Financés par les libéraux ?

Louis Even le mercredi, 01 octobre 1941. Dans La politique

Pour la troisième fois en quinze jours, on nous rapporte que certains organisateurs de l'Union Nationale, aigris de l'expansion rapide du mouvement créditiste, assurent à qui veut les entendre que le Crédit Social est financé par le parti libéral. Cela, s'est dit à Sherbrooke, à Thetford, et jusqu'à Rouyn.

Peut-être les chefs libéraux, qui nous aiment encore moins, vont-ils s'aviser de découvrir que nous sommes financés par l'Union Nationale.

Le plus précis est cet ancien député de l'Union Nationale pour le comté du Témiscamingue, qui déclarait naguère à un bon électeur du sud de son comté que le parti libéral finance les créditistes afin de diviser les votes des mécontents aux prochaines élections et d'empêcher ainsi l'Union Nationale de reprendre le pouvoir — la seule chose qui compte pour un politicien.

Nous savions cet ancien député perché sur une colline d'où sa vue peut dominer toute la ville de Rouyn ; mais nous ne le savions pas rendu dans la lune où des Libéraux financent des Créditistes.

Tout de même, ils sont à plaindre, ces politiciens qui pensent qu'on ne peut rien faire sans avoir l'aide d'une caisse alimentée par des voleurs publics.

Les créditistes opèrent des merveilles sans autres ressources financières que le dollar des abonnés à VERS DEMAIN, parce qu'ils ont d'autres ressources, inépuisables celles-là : la charité, le désintéressement, le culte de la vérité et de l'ordre. Ils ne s'inquiètent nullement d'élections à gagner, d'ambitions à satisfaire. Libres comme l'air, ardents comme le feu, rapides comme l'ouragan, ils n'ont pas fini de semer la terreur parmi les engaînés des partis politiques, d'un côté comme de l'autre.

Mais la terreur passera, les bandeaux tomberont, et tous — rouges, bleus, mélangés — se réjouiront ensemble lorsque les décrets de taxes nouvelles auront fait place aux décrets de dividendes à tout le monde.

Louis Even

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