Encore un toqué de l'emploi

le mardi, 01 décembre 1942. Dans L'économique

Une dépêche de la Presse Associée, émanée de New-York, le 14 novembre, dit :

"Le Dr F. Cecil James, principal de l'Université McGill de Montréal, et président du Comité Canadien de Reconstruction, a déclaré dans un discours prononcé ici, hier soir, devant la Société Canadienne, que si le Canada, dans la période d'après-guerre, réussit à assurer du travail à tout le monde, cela apportera une unité nationale plus grande que jamais."

Du travail assuré à tout le monde. — On a cela pendant la guerre. On a cela en Russie. On a cela en Allemagne. On a cela dans les pénitenciers. Est-ce un idéal ?

Les animaux domestiques ont du travail assuré, et ils sont bien soignés. Bien attelé et bien nourri — est-ce là ce qu'il faut à l'homme aussi ?

Assurer du travail — quel travail ? Du travail vendable ? Pourquoi ? Depuis quand l'homme est-il sur la terre pour avoir du travail vendable ?

Assurez donc à l'homme le droit à une part de l'abondance de son pays. Assurez-lui donc des loisirs qui ne soient pas liés à la privation. Et vous verrez s'il ne sera pas actif sans avoir besoin du gouvernement. Mais il sera moins occupé à du travail vendable, et un peu plus à du travail créateur.

Souhaitons que le Canada, après la guerre, confie ses destinées à d'autres qu'à des conducteurs de troupeau, même si le président de l'Université McGill croit que l'unité canadienne gagnera à mettre tous les Canadiens sous le harnais.

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