En lisant les journaux - No. 12

le samedi, 15 juin 1940. Dans En lisant les journaux

Sans obstacle financier

"Au Canada, le crédit national est contrôlé par un monopole. Le gouvernement ne peut avoir aucun argent, soit pour la guerre, soit pour la paix, avant que cet argent soit d'abord entré dans les livres des banques sous forme de dette.

"L'aspiration de l'Allemagne à la puissance mondiale n'est devenue possible qu'en mettant de côté ces restrictions imposées par la finance à la capacité productive de la nation. Hitler annonça, il y a plusieurs années, qu'à l'avenir la production allemande ne serait limitée que par les possibilités physiques en fait de travail humain et de ressources naturelles, — sans se préoccuper des vieux mots d'ordre de l'or ou de la finance internationale.

"Les hautes autorités financières des capitales où président les puissances d'argent mondiales prophétisèrent l'effondrement certain de l'Allemagne. Elles déclarèrent que l'Allemagne s'écroulerait inévitablement devant la plus grande puissance monétaire des démocraties.

"Notre politique canadienne est encore dirigée par les satellites des faux prophètes. Mais l'Angleterre et la France sont en train de se débarrasser des restrictions financières à la production nationale — à la onzième heure de leur lutte pour l'existence".

(The Citizen, Ottawa, 23 mai).

Hitler aura donc au moins contribué à faire tomber une taie des yeux de l'humanité, à reléguer les fables monétaires pour céder la place aux réalités. La leçon coûte du sang, des larmes, des vies. Fallait-il moins pour arracher le monde à l'idolâtrie, au fétichisme introduit par la juiverie et entretenu par les journaux, les politiciens et combien de diplômés en économie politique ? Les chaînes une fois mises de côté pour la production de guerre, le public sera certainement en mesure de les refuser lorsqu'il s'agira de la production utile en temps de paix.

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Nos savants députés

Un créditiste et un député se rencontrent sur le train. La conversation glisse rapidement sur le Crédit Social.

Le créditiste : Monsieur le député, je sais que vous êtes contre le Crédit Social, mais vous seriez bien bon de me dire pour quelle raison vous condamnez cette doctrine.

Le député : Mon ami, si je suis contre le Crédit Social, c'est que je m'y connais. J'ai entendu les discours des créditistes d'Ottawa et je sais à quoi m'en tenir.

Le créditiste : Selon vous, les 270 millions de billets de banque dont dispose le Dominion suffisent-ils aux besoins du pays ?

Le député : Ils suffisent certainement.

Le créditiste : Alors, si tous ceux qui ont des dépôts dans les banques s'avisaient de les retirer en même temps, les banques seraient-elles en mesure de payer ?

Le député, hésitant : Oui... je le crois.

Le créditiste : Voyons, monsieur le député, vous êtes trop sérieux pour soutenir que les banques sont en mesure de payer trois milliards de dépôts avec 270 millions de billets. Que feraient les banques si la chose se présentait ?

Le député : Le gouvernement imprimerait de nouveaux billets pour permettre aux banques de répondre à leurs clients.

Le créditiste : Ah ! comme cela, monsieur le député, votre gouvernement pourrait imprimer jusqu'à trois milliards de billets. N'est-ce pas vous qui, il n'y a pas si longtemps, parliez de brouettes pour transporter les dollars des créditistes ? Ne croyez-vous pas que des camions feraient mieux que des brouettes pour transporter vos trois milliards de billets ?

Dr Eugène FORTIN, M.D.

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