par l’abbé Guy Pagès
La pandémie aux dimensions mondiales du covid-19 a ceci de bon qu’elle permet à beaucoup de se poser enfin de bonnes questions. Confiné dans sa retraite, en ce temps de carême, chacun fait face, comme un bon moine, à sa mort, peut-être très prochaine. S’en suit la recherche du sens de la vie, de sa vie :
Quel sens aura ma vie lorsque je mourrai ? Aucun ? Mais si c’est le cas, pourquoi vouloir vivre ? Si je ne connais pas le but de ma vie, pourquoi ferais-je un pas dans telle direction plutôt que dans telle autre ? Me voilà cloué sur place ! Et bouger signifierait se conduire littéralement en insensé !
Voilà que le confinement physique qui nous est imposé exprime si bien l’existence de tous ceux qui n’ont pas encore découvert leur raison d’être nés, de souffrir et de mourir ; raison sans laquelle il est impossible de mener une vie humaine.
Et devant l’imprévu et l’ampleur des conséquences induites par la pandémie, surgit l’idée de l’existence d’une réalité (la covid-19)… aussi méconnue que puissante, capable de faire mordre la poussière à la société mondialisée, ridiculisant ses prétentions et sa puissance ! L’incommensurable disproportion entre le caractère microscopique du virus et les dégâts qu’il provoque amplifie l’effroi de cette découverte.
L’hypothèse de l’existence de Dieu refait surface. Par le coronavirus et l’humiliation qu’Il leur inflige, Dieu Se rappelle au souvenir des dirigeants du monde, en particulier de l’Europe et de la France, qui L’ont si bien évacué de leur univers mental et de la société qu’ils s’efforcent de bâtir sans Lui.
Comment, après le coronavirus, continuer à vivre comme si Dieu n’existait pas, et ne pas Lui offrir le culte auquel Il a droit ? En Corée du Nord, il est interdit de croire en Dieu, mais il est obligatoire de rendre un culte public au dictateur. Est-ce cela que nous voulons ? Car si Dieu n’est pas Dieu, c’est que l’homme prend Sa place.
Et ceux qui estiment encore avoir autant de raisons de ne pas croire que de croire en l’existence de Dieu, parce que le verre est à moitié plein, et donc aussi à moitié vide, ne peuvent-ils pas reconnaître en cet infini respect de notre liberté, une preuve supplémentaire, et suréminente, de l’infinie sainteté et perfection de Dieu ?
Reste la question du mal : Si Dieu existe, pourquoi le mal ? Pour les athées, la preuve que Dieu n’existe pas, c’est justement l’existence du mal. Dieu n’aurait pas dû créer le monde sachant qu’il allait y avoir du mal. Qui n’entend les sarcasmes du Diable crachés au visage de Dieu : « C’est ta faute ! Si tu n’avais pas créé le monde, ces enfants ne naîtraient pas infirmes, ne mourraient pas de faim ! Ces innocents ne seraient pas violés, condamnés ! Si Tu n’avais pas créé le monde, toutes ces horreurs n’existeraient pas ! C’est ta faute ! Honte à Toi ! ».
Mais qui ne voit aussi se dessiner déjà les traits de la Passion du Seigneur venant racheter l’humanité… Les athées ne se rendent pas compte qu’en postulant le mal incompatible avec la notion de Dieu, ils témoignent contre eux-mêmes qu’ils connaissent quelque chose de Dieu, à savoir que Dieu est nécessairement bon, en sorte que si le mal existe, c’est que Dieu n’existe pas. Et ce faisant, au lieu de prouver l’inexistence de Dieu, ils prouvent le contraire…
De plus, si Dieu, sachant que le mal allait advenir, aurait dû renoncer à créer, alors, le Mal aurait été plus puissant que Dieu, puisqu’il L’aurait empêché de créer…
Grâce au coronavirus, le projet mondialiste et le culte de la nature uniquement bonne sont maintenant beaucoup moins séduisants… Et c’est pourquoi, je le redis, l’après coronavirus doit comprendre la reconnaissance publique de l’existence du Dieu Créateur, et son adoration, comme première protection des malheurs qu’une gouvernance athée ou païenne du monde ne peut qu’engendrer.
Mais revenons à la question : Si Dieu existe, pourquoi le mal ? Dieu n’est pas l’auteur du mal Il n’est que bon, et le mal Lui est donc étranger. C’est ainsi que l’on comprend que le mal n’est pas quelque chose qui est, mais quelque chose qui n’est pas. Le mal est le manque, le refus du bien, et par essence le rejet de Dieu qui est l’Être et la Source de ce qui est. Tous les maux physiques découlent de ce mal moral appelé péché. Le premier péché a entraîné la souffrance, l’ignorance, la concupiscence, la mort… La souffrance est l’absence de bien-être, l’ignorance, l’absence de connaissance, la concupiscence, l’absence de chasteté, et la mort, l’absence de vie. (…)
Cette crise du coronavirus fait apparaître le caractère vital de la solidarité familiale, communale, professionnelle, régionale, nationale, et du principe de subsidiarité qui doit relier ces différentes réalités. Les dysfonctionnements criminels dans la gestion de cette crise, et les grandes misères sociales et économiques qui s’annoncent, remettent en cause les principes directeurs de l’action publique, l’oubli du principe de réalité, le mépris du bien commun.
Doivent être définitivement condamnées la franc-maçonnerie et les politiques qu’elle a initiées pour détruire la famille, par la légalisation, entre autres, du divorce, de l’avortement, de l’homosexualité, et pour détruire la nation, par la perte des pouvoirs régaliens et la disparition des frontières, dans le but de créer, « ordo ad chao », l’individu-roi, mais seul, et donc sans défense, face au pouvoir abstrait et inhumain d’une secte de ploutocrates apatrides et putrides à la mode Soros.
Les libertaires, qui ont rejeté le service du bien commun comme devoir moral, au nom de quoi veulent-ils aujourd’hui être soignés ? Sur quoi fonder l’amour désintéressé du prochain, et la défense du bien commun ? (…) Comment des personnes capables de tuer leurs concitoyens, même et surtout les plus faibles (par l’avortement), ou de nier la différence entre un homme et une femme, tel Emmanuel Macron disant que pour être un père il n’est pas nécessaire d’être un mâle, comment peut-on confier à de telles personnes une responsabilité ? En d’autres temps ils seraient mis en prison.
Mais revenons à nos moutons : Dieu n’est pas responsable du mal ni de la façon dont il frappe. Reste que si Dieu, sachant qu’il allait y avoir du mal, a quand même créé, c’est donc qu’Il savait aussi qu’Il aurait le dernier mot ! Et ce dernier mot, c’est Jésus-Christ, qui, par Sa mort et Sa résurrection, a détruit le mal et introduit en la vie divine ceux qui Le suivent sur le chemin de l’Amour. Tel le feu qui transforme tout en lui-même, l’amour ne rencontre pas d’obstacle, mais se sert de tout pour aimer toujours plus !
Inutile donc de dire que Dieu aurait dû arrêter le temps dès le premier péché pour empêcher le développement du mal, ou bien qu’Il aurait dû supprimer la souffrance de l’existence. Si Dieu avait arrêté le temps, nous ne saurions pas là pour en parler, ni n’aurions la grâce de pouvoir connaître et aimer le Christ ! Si Dieu avait supprimé maladies, douleurs, violences, catastrophes et la mort, alors nous pécherions sans fin, et ne connaîtrions jamais la vie du Ciel… Quel cauchemar ! La vie la plus belle est donc celle en laquelle chacun est libre d’aimer ! À ses risques et périls, mais en toute justice, Dieu ayant le dernier mot au Jour du Jugement et de l’éternité.
En attendant ce jour, voici quelques conseils : Je vous invite à
Nous ne devons plus accepter de bâtir une société qui méprise Dieu et Son amour créateur et sauveur, mais il faut au contraire que son culte public inspire à chacun le devoir et la joie de nous aimer les uns les autres comme Il nous en a montré l’exemple. v
Abbé Guy Pagès
6 avril 2020