Voter, c'est exprimer un choix. Le droit de vote, c'est le droit de choisir.
Le droit de vote politique, c'est le droit de choisir entre deux ou plus de deux candidats.
Le droit de vote économique, c'est le droit de choisir entre deux ou plus de deux produits.
Entre deux candidats que nous ne connaissons pas, ou peu, on nous laisse choisir, et nous protesterions hautement si on nous enlevait ce droit de vote.
Entre plusieurs produits que nous connaissons très bien, nous n'avons le droit de choisir que si nous avons l'argent pour payer celui qui nous plaît, et nous ne protestons pas d'être privés de ce droit de vote.
Le droit de vote politique, c'est le droit de choisir qui va nous taxer, qui va nous hypothéquer, qui va nous gendarmer, qui va penser à nous pour vider notre poche, qui va nous oublier pour la remplir, qui va nous trahir pendant quatre ans après nous avoir flattés pendant quatre semaines.
Le droit de vote économique, c'est l'argent dans le porte-monnaie, qui permet d'entrer dans le magasin qui nous va, d'emporter le produit de bonne qualité, de choisir des fruits vitaminés, des habits chauds, à l'hiver, quelques heures de repos de temps en temps, une éducation soignée pour nos enfants.
Peu de gens sont capables d'exercer le droit de vote politique en connaissance de cause, et on donne le droit de vote politique à tout le monde.
Quiconque a l'usage de la raison est capable d'exercer le droit de vote économique en connaissance de cause, et on limite désespérément le droit de vote économique.
Le droit de vote politique, qui profite si peu, est-il octroyé pour consoler de l'absence du droit de vote économique qui profiterait tant ?