Le gouvernement de l'univers a été confié par Dieu à ses Anges. Ils sont ses ministres. Les Anges ont charge d'établir et de maintenir l'ordre dans la création de Dieu.
Dès le commencement, un ange leva l'étendard de la révolte. "Non serviam, dit Lucifer. Je ne servirai pas."
Et ce fut l'introduction du désordre dans la création de Dieu.
Étant un ange, Lucifer ne peut revenir sur l'acte qu'il a posé. Il voulut le désordre et il continuera éternellement de le vouloir. C'est son péché perpétuel, c'est son enfer.
Lucifer est le roi du désordre, le prince des armées révoltées contre l'ordre, contre Dieu.
Et Dieu créa aussi les hommes. Les hommes qu'il destine, par la grâce et la gloire, à occuper les trônes laissés vides par les anges déchus.
Les saints participent dès lors au gouvernement de l'univers, au bon gouvernement de l'univers, au règne de l'ordre.
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L'orgueilleux Lucifer ne pouvait supporter de voir des créatures d'une nature inférieure à la sienne appelées à occuper dans le Ciel les places de ses légionnaires.
Dès le berceau de l'humanité, Satan, le roi du désordre, réussit à introduire le désordre dans la nouvelle création de Dieu. Adam et Ève passèrent dans l'armée du désordre commandée par Satan.
Triomphe pour l'ennemi personnel de Dieu.
Mais le dernier mot ne pouvait rester à Lucifer. Les desseins de Dieu déjouent les desseins du prince des enfers.
Avant même de chasser Adam et Ève du Paradis terrestre, Dieu dit à Satan : "Une femme viendra qui t'écrasera la tête."
Tous les catholiques saluent en Marie cette femme qui écrase la tête du serpent ; la Reine de l'Ordre qui commande les milices célestes et les saints de la terre dans la grande lutte contre les armées du désordre, contre les légions de Satan.
Partout où il y a de l'ordre, c'est l'œuvre des anges et des saints, saints du Ciel et saints de la terre, sous la conduite de leur auguste et bien-aimée Reine. La Reine des Anges et des Saints est Reine de l'Ordre.
Et le combat se continue entre l'armée de Lucifer et l'armée de Marie. La paix n'est pas possible : "Je mettrai une inimitié entre sa race et la tienne."
Sur la terre d'épreuve, l'homme peut passer d'un camp à l'autre. Toutes les fois qu'il fait acte de désordre, il aide le prince du désordre et ses armées. Toutes les fois qu'il pose un acte d'ordre, il aide les armées des anges et des saints rangées sous la bannière de la Reine de l'Ordre.
Cela est vrai dans la vie privée, nul chrétien ne le nie. Et cela est vrai dans la vie publique, même si l'on y pense moins. Les actes de la vie publique auraient-ils moins de portée, ou seraient-ils moins soumis aux lois de l'ordre, que les actes de la vie privée ?
Ces notions d'ordre s'appliquent au spirituel, tout le monde en convient. Mais, sur la terre, le temporel n'a-t-il pas son importance dans l'orientation de l'homme vers sa destinée éternelle ? Le temporel n'a-t-il pas des répercussions parfois profondes sur le spirituel ? Le Pape lui-même ne prend-il pas soin de nous dire que "le régime économique et social actuel rend le salut éternel extrêmement difficile pour un nombre considérable d'hommes" ? Quelle condamnation !
Il est donc urgent aussi de mettre de l'ordre dans le domaine temporel, dans le social, l'économique et la politique. Même dans le régime de l'argent, où tant de désordres trouvent leur moteur.
Le secteur de l'argent a bien son importance ; puisque "ceux qui contrôlent l'argent et dispensent le crédit selon leur bon plaisir sont devenus les maitres de nos vies."
Lorsque les créditistes demandent de placer l'argent au service de l'homme, ils réclament l'ordre, ils sont du côté de la très Sainte Vierge et de ses armées.
Lorsque les financiers réclament le maintien de l'homme au service de l'argent, ils veulent la continuation d'un désordre. Eux et les politiciens qui prennent la protection d'un système de désordre sont du côté de Lucifer et de ses armées.
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Il est agréable aux cœurs des créditistes catholiques de la province de Québec de proclamer ces choses en la grande fête de l'Assomption, du triomphe de Marie.
Un saint breton, grand dévot à Marie, le Bienheureux de Montfort, écrit :
"Marie commande dans le Ciel aux Anges et aux bienheureux. Pour récompense de son humilité profonde, Dieu lui a donné le pouvoir et la commission de remplir de saints les trônes vides dont les anges apostats sont tombés par orgueil. Telle est la volonté du Très-Haut, qui exalte les humbles, que le Ciel, la terre et les enfers plient, bon gré, mal gré, aux commandements de l'humble Marie, qu'il a faite Souveraine du Ciel et de la terre, la générale de ses armées, la trésorière de ses trésors, la dispensatrice de ses grâces, l'ouvrière de ses grandes merveilles."
Les créditistes aimeront se tourner vers cette Reine toute-puissante, parce qu'ils reconnaissent leur faiblesse dans une lutte contre des forces derrière lesquelles ils n'ont pas de peine à discerner l'enfer lui-même.
Marie, Reine de l'Ordre, écrasez le dragon moderne et bénissez les créditistes.