Le gouvernement fédéral, s'autorisant des circonstances créées par la guerre, envahit le domaine provincial, surtout évidemment en matière de finance.
Lors de la dernière guerre, le fédéral s'était permis une taxe sur le revenu — qui est constitutionnellement du domaine provincial. La guerre finie, il n'a jamais lâché le morceau.
Ces dernières années, on a eu double impôt sur le revenu : un fédéral et un provincial. À cette guerre-ci, le fédéral demande aux provinces, bon gré, ou mal gré, d'abandonner leur impôt sur le revenu et lui laisser tout le champ libre, "pour la durée de la guerre ( ?) ". En compensation, le fédéral versera une indemnité aux provinces.
Cet arrangement devrait, a-t-on dit, diminuer les frais de perception et donner plus de rendement pour une même base.
Or, d'après Today and Tomorrow du 5 février, le cas de l'Alberta, comme exemple, est typique : le montant payé cette année au gouvernement fédéral, en un seul impôt sur le revenu, est plus fort que le total payé auparavant aux deux gouvernements ensemble.