"Ils ont des oreilles, et n'entendent point". Ce qui ne les empêche pas de voter comme s'ils avaient entendu.
Il s'agit des pauvres députés au Parlement d'Ottawa.
Le 80 avril, en effet, M. J.-K. Blair, député de Wellington-Nord, déclare à la Chambre :
"Je désire faire savoir au cabinet que les trois-quarts des membres de cette Chambre n'entendent pas ce qui se dit en cette enceinte."
Et le député réclame des hauts-parleurs.
Il fait bien. Mais il pourrait aussi réclamer du bon sens. Comment diable les quatre quarts des députés ont-ils pu, pendant des années et des décades, donner un vote intelligent si les trois quarts d'entre eux n'entendent rien ?
Probablement jugent-ils qu'on parle pour rien. Les décisions sont prises d'avance et le whip est là pour éclairer le député sur le vote à donner. Au lieu d'installer des hauts-parleurs, peut-être, après tout, serait-il moins dispendieux et tout aussi effectif de supprimer les discours.