À propos de sacrifices

Louis Even le samedi, 01 novembre 1941. Dans Réflexions

Les contrôleurs de l'argent et du crédit nous imposent des sacrifices en temps de paix comme en temps de guerre. Et en temps de guerre comme en temps de paix, leurs pantins, politiciens ou autres, ne cessent de nous prêcher les sacrifices, les privations. Ils pourraient au moins "fermer leur boîte", puisque le système se charge efficacement de vider nos poches.

C'est cela au Canada. C'est cela en Angleterre, aux États-Unis, partout où Banco a pris possession de la civilisation.

Mais on commence un peu partout à perdre le respect envers le pillard et ses gramophones. Voici ce qu'écrit un correspondant de Otago Daily Times, de Nouvelle-Zélande, édition du 3 juillet — cité dans le Social Crediter de Liverpool (édition du 13 septembre) :

"À une réunion de la Société Royale d'Horticulture, tenue à Wellington, Sir Harry Batterbee, Haut-Commissaire britannique en Nouvelle-Zélande, avertit le peuple de ce pays qu'il devra faire de plus grands sacrifices avant de gagner la guerre, avant que les nations de la terre voient se lever un monde meilleur et plus heureux.

"Fort bien. Mais que penserait Sir Harry d'un petit sacrifice de la part des dirigeants du système bancaire ?. La cession, par exemple, du pouvoir usurpé par les banques lorsqu'elles 'monnayent' et s'approprient le crédit de la nation, sans qu'il leur en coûte rien à elles-mêmes ?

"Selon Sir Harry, la guerre serait payée par de l'argent sorti des poches du peuple anglais ! Nous savons mieux que cela : la guerre est surtout soldée au moyen de créations de crédit par les banques. Il est vrai que ces créations de crédit accroissent de plus en plus la dette du peuple anglais envers les banquiers, elles affermissent de plus en plus la domination du financier sur le peuple.

"Sir Harry s'imagine-t-il nous faire croire qu'il sort chaque jour 14 millions de livres sterling (70 millions de dollars) des poches du public en Grande-Bretagne ? Comme si nous n'avions pas lu les paroles textuelles du Chancelier de l'Échiquier Britannique. Le Chancelier de l'Échiquier (ministre des finances) doit savoir ce qu'il dit lorsqu'il déclare qu'une partie seulement des dépenses de guerre peut être levée sous forme d'impôts...

"Nous avons de la mémoire. Ne nous a-t-on pas dit, il y a vingt-cinq ans, que la guerre d'alors devait rendre le monde sûr pour la démocratie ? Or, nous avons constaté qu'en réalité, c'est pour les banquiers que le monde est devenu sûr...

"Nous savons que le système de dettes des banquiers servit à priver et affamer le peuple anglais, à ruiner la santé de ceux qui doivent se battre aujourd'hui, à saboter l'industrie anglaise, à démanteler les chantiers maritimes anglais, à conduire les Îles Britanniques à un état d'incapacité presque déshonorant lorsque la guerre menaçait, à une situation de péril imminent lorsque la guerre éclata. Était-ce là rendre le monde sûr pour la démocratie ?...

"Et maintenant Sir Harry vient nous débiter les mêmes vieilles chansons. Pour qui nous prend-il ?

"Nous sommes en guerre. Nous allons la faire et la gagner. Mais cette fois nous avons bien l'intention de gagner la paix aussi. Le monde ne sera plus un champ de jeu livré au banquier international, assurant les intérêts du financier au coût du sang, des pleurs et de l'agonie de millions d'êtres humains.

"Le monde nouveau et plus heureux, dont parle Sir Harry, devra luire et luira pour les hommes, les femmes et les petits enfants, non plus cette fois pour les banques et leurs politiciens valets."

Louis Even

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