Résolutions de congrès

le lundi, 01 septembre 1941. Dans La vie créditiste

Qu'il soit présent de corps, ou seulement d'esprit, au grand Congrès de Sherbrooke, un bon créditiste ne laisse pas une telle journée passer sans une petite méditation suivie d'une résolution sérieuse.

Voici quelques-unes des résolutions qui prennent naturellement forme dans les volontés. Elles varient selon ce que chacun a fait et selon ce que chacun peut faire.

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Résolution de M. A. — Ma sympathie est acquise au mouvement créditiste. Je suis en faveur d'une garantie de liberté et de sécurité économique pour tous. Mais je n'ai rien fait jusqu'ici pour aider le mouvement. J'ai applaudi des orateurs créditistes, je leur ai souhaité succès. Mais cela ne mène pas loin. Je n'ai sans doute pas compris toute la portée du Crédit Social, de l'ordre politique et économique en formation. Dès aujourd'hui, je fais le premier pas qui compte. Je vais m'instruire moi-même et soutenir le grand travail de propagande en prenant mon premier abonnement à VERS DEMAIN. Je serai fidèle à lire chaque numéro de mon journal ; je n'en manquerai aucun et je veillerai à me réabonner chaque année à temps pour éviter toute dépense inutile au grand mouvement.

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Résolution de M. B. — Voici six mois, un an que je lis VERS DEMAIN. Je trouve sa doctrine logique et humaniste. Le journal fait souvent des appels à la collaboration pour l'expansion du mouvement. Il demande à ceux qui sont gagnés de travailler à en gagner d'autres. Jusqu'ici, j'ai pris cela pour un appel au voisin. Dans mon for intérieur, je sentais que je faisais peu de chose. Mais mon égoïsme, mon apathie m'ont toujours fourni une excuse pour rester immobile. Si j'avais bougé comme d'autres, le Crédit Social serait bien plus avancé aujourd'hui. Parmi ceux que j'aurais gagnés, quelque grand apôtre peut-être se serait levé. Je suis coupable d'une négligence dont je ne puis dire toutes les conséquences. C'est fini. Je me lève et je marche. Dès aujourd'hui, je m'enrôle, dans l'Institut d'Action Politique, et je vais essayer, par une activité doublée, de rattraper le temps perdu.

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Résolution de M. C. — Je suis membre de l'Institut d'Action Politique depuis que le conférencier du Crédit Social est passé dans ma paroisse. Mais vraiment je n'ai pas montré beaucoup de zèle. Ce que d'autres ont fait dans trois mois, je n'en ai même pas fait la moitié en six mois. Désormais, je mets de côté toute timidité, tout respect humain. Je ne passerai pas un seul dimanche sans parler de Crédit Social et de VERS DEMAIN à mes concitoyens, en conversation, après la messe. Je prendrai bien une couple d'abonnements chaque dimanche. Le temps n'est plus aux hésitations, je n'hésiterai plus.

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Résolution de M. D. — On vient de lancer un appel pour des voltigeurs, pour des grands patriotes qui veulent, en toute occasion, promouvoir la libération économique de leur pays. L'hiver dernier, lorsqu'il fut question d'entraînement de conférenciers, je crus que j'étais incapable, et je laissai la tâche à d'autres. Ces autres ont fait merveille depuis ; pourtant c'étaient des gens comme moi. Cette fois-ci, je réponds immédiatement. J'en suis. Je m'enrôle comme voltigeur. Je me lance à corps perdu dans la grande bataille pour repousser les forces de désordre et rendre mon pays digne de ceux qui l'ont fait.

Élévation pour tous. — Je comprends de mieux en mieux ce que comporte le grand redressement entrepris par le mouvement créditiste dans la province de Québec. Je me réjouis d'en faire partie. Mais je vais travailler de plus en plus à purifier mes intentions. Me détacher de moi-même dans mon attachement à la cause. Pas de recherche personnelle, pas d'ambitions égoïstes, qui profaneraient un si bel idéal. Puis je vois de plus en plus clairement aussi que les puissances de désordre sont sous la direction de Satan et disposent de tout son appui. Je mettrai plus de surnaturel dans ma vie pour être moins indigne de ma mission. Je m'efforcerai de me conserver constamment en état de grâce, y revenant au plus tôt si j'ai le malheur de le perdre, afin de travailler plus efficacement à l'établissement d'un ordre terrestre dans lequel l'état de grâce soit rendu plus facile à tous. Dans cette grande lutte, je recourrai à la prière et aux sacrements, et je me place, avec tous les autres créditistes, sous la protection spéciale de la très sainte Vierge Marie, qui fut manifestement la reine du jour au Congrès de Sherbrooke.

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