À une assemblée tenue au Palais Montcalm, le 13 décembre 1940, la Ligue des Patriotes de Québec vota à l'unanimité pour l'envoi de la résolution suivante à tous les membres de l'Assemblée Législative de Québec, relativement à la convocation de la conférence interprovinciale de janvier pour l'adoption du rapport Sirois. Nous donnons les trois derniers considérants et le vœu de la Ligue :
CONSIDÉRANT QU'À l'heure même où l'on parle, les administrateurs fédéraux rognent le plus qu'ils peuvent sur le peu qui nous était jusqu'ici accordé et nous refusent partout la représentation proportionnelle à laquelle nous avons droit ;
CONSIDÉRANT QUE Nous ne voulons pas nous laisser tromper par la démagogie ni nous laisser effrayer par le chantage politique, que nous voulons rester maîtres de notre vie sociale et économique, maîtres de notre éducation et de notre avenir, et que nous ne voulons pas disparaître comme peuple ;
CONSIDÉRANT QUE : Les Canadiens français sont bien décidés à ne plus jouer le rôle d'éternels tondus et qu'ils refusent de laisser saboter notre autonomie provinciale et compromettre ainsi, à plus ou moins longue échéance, l'existence du Canada français ;
La Ligue des Patriotes de Québec réunie en assemblée générale émet le vœu :
QUE vous exigiez des Autorités provinciales, avant la tenue de cette Conférence, une réunion de tous les Membres de l'Assemblée législative pour étudier sérieusement cette question, ce qui vous permettra de mettre de côté tout ce qui sera contraire aux intérêts canadiens français menacés par ce chambardement constitutionnel à tendance centralisatrice ;
QUE vous exigiez fermement de nos chefs politiques qui nous représenteront à cette Conférence, qu'ils mettent de côté deur discipline de parti et qu'ils oublient aussi leur parenté politique avec les dirigeants fédéraux, afin d'exprimer librement, pour une fois, la voix du peuple canadien français qui ne veut rien céder de ses droits acquis par les patriotes de 37 ;
QUE réalisant l'énorme responsabilité de l'attitude que vous prendrez en face d'un problème si lourd de conséquences pour notre avenir national, vous revendiquerez de toute votre force le maintien complet de notre autonomie provinciale. Faire le contraire n'aurait qu'un nom : la trahison. —
Tous les créditistes sont du même avis.