Créditistes, vous vous souvenez des jours où vous étiez écrasés par votre misère, la misère de nos familles, de ce peuple de notre pays, de notre province pourtant si riche et si belle. Cette misère vous broyait dans votre corps. Et ce qui est plus dur encore, elle vous étreignait l'âme, parce que vous la voyiez grandir tous les jours sans espoir de remède.
Un jour, cependant, une grande lumière a brillé. Vous avez compris que votre malheur n'était pas voulu par Dieu, mais par des hommes cupides, serviteurs du mensonge, maudits du Christ et de son représentant sur la terre, notre Saint Père le Pape.
Et de comprendre cela, ce fut une grande joie pour vous. Et cette joie que vous ressentiez, vous avez voulu que d'autres la possèdent. Et tout de suite, vous avez répandu la bonne nouvelle autour de vous. Depuis ce temps-là, vous n'avez pas cessé de la répandre.
Vous avez continué de vous instruire sur les causes du désordre économique et politique. Et vous avez continué d'en instruire les autres.
Puis, de cette vérité qui vous éclairait, une grande charité est née dans votre cœur. Vous vous êtes sentis capables de faire tous les sacrifices.
Au mois de novembre 1939, un petit journal, expression de votre idéal de pensée et d'action politique, est né dans la province. Ce petit journal, à coup de générosité et de dévouement, vous l'avez nourri, vous l'avez fortifié, vous l'avez répandu partout sans relâche. Aujourd'hui, il compte 18,000 familles de lecteurs réguliers abonnés.
C'est donc une multitude, tout un peuple qui s'unit autour d'un même idéal de politique de bien commun, vérité et charité pour tous.
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Tout un peuple sous un même drapeau.
Ce drapeau, il est pur de toute souillure d'égoïsme et de trahison. Ce qu'il réclame, c'est la droiture dans les objectifs et la droiture dans les méthodes. Politique immaculée dans sa fin et dans ses moyens. Voilà pourquoi, chers créditistes, votre drapeau est blanc. Blanc comme un manteau de baptême et une robe de première communion. Il est pur comme une âme d'enfant. Pur comme la Vierge Immaculée qui le protège.
Sur ce drapeau blanc, un livre. Un livre pour exprimer que c'est par l'étude de la vérité que nous dominerons les mensonges de la terre. Nous voulons une démocratie, c'est-à-dire un peuple qui ait le pouvoir de réclamer et d'obtenir des gouvernants la chose qu'il désire pour le pays. Ce peuple-là ne peut être qu'un peuple instruit des problèmes politiques. Voilà pourquoi les créditistes ont choisi un livre ouvert pour leur emblème.
Et ce livre est d'or, de l'or pur de la sagesse.
Si l'on peut dire que plus un peuple est ignorant plus il est soumis à l'esclavage, on peut dire aussi sans crainte de se tromper que plus un peuple est instruit de la vérité plus il est libre de toute tyrannie.
Cette liberté calme, fruit de la vérité et de l'ordre, elle est représentée par la petite flamme tranquille, d'un rouge sans mélange, qui répand une lumière brillante et reposante comme la lumière des étoiles.
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Créditistes, y a-t-il sur le globe plus beau drapeau que le vôtre ? Et ce drapeau, le plus beau, il est à vous, à vous les bâtisseurs de la province de Québec.
Aujourd'hui, 31 août 1941, cher drapeau, nous te saluons pour la première fois. Autour de toi, pour monter la garde, nous sommes 2,000, qui représentons la province tout entière.
Avant que tu flottes dans nos congrès, tu étais gravé dans nos cœurs.
Maintenant que tu as commencé de proclamer à tous les vents notre grand idéal, tu ne cesseras plus de resplendir. Nous te porterons partout, sur cette terre conquise et conservée par nos aïeux. Tu seras la protection de notre héritage national.
Nous ne nous arrêterons pas dans notre marche, que tu ne sois hissé sur tous les mâts.
Sans doute que la bataille commencée n'est pas près d'être achevée. Cher drapeau, tu verras bien des coups, des sacrifices et peut-être des morts. Nous te le jurons, aucun de nous ne sera un lâche. Nous sommes prêts à subir toutes les horreurs de la plus grande guerre de l'histoire, la guerre de la personne humaine contre la dictature de l'argent. Nous irons jusqu'au martyre s'il le faut, nous consolant par la pensée que toutes les gloires durables furent semées dans le sang. Et cher drapeau, toi qui es si pur et si grand, nous voulons que tu sois glorieux.
Regarde ceux qui sont groupés autour de toi, ce sont les hommes qui ont fait le pays, des colons, des bûcherons, des cultivateurs, des ouvriers, des prêtres, quelques professionnels. Ils viennent de l'Abitibi, du Témiscamingue, du Lac St-Jean, de la Gaspésie, de Hull, de Québec, de Montréal, de Shawinigan, de Trois-Rivières, de Thetford, Mégantic, Drummondville, Magog, de partout, de partout. Ils viennent assister à ton baptême et te jurer leur fidélité.
Gilberte CÔTÉ
PRIÈRE à la Très Sainte Vierge Marie
Très Sainte Vierge Marie,* Reine des Anges et des Saints,* vous avez reçu de Dieu,* avec la puissance,* la mission de rétablir l'ordre* dans le ciel et sur la terre.* C'est sous votre direction* et sous votre protection* que les légions célestes* et les saints de la terre* combattent Satan,* le chef des armées révoltées.*
Humblement prosternés à vos pieds,* nous vous prions* d'accorder aux créditistes* le très grand honneur* de les enrôler dans votre milice sacrée* et de les considérer comme vos serviteurs* très fidèles et très ardents.* Ils mettent leur confiance en vous.* Ils recourent à vous,* Vierge Reine,* pour chasser le dragon infernal* des esprits et des institutions.* Ils vous prient de les aider* dans leurs efforts* pour renverser la dictature économique* dénoncée par le Souverain Pontife.*
Daignez donc vous incliner vers nous,* nous aider à garder en nous-mêmes* l'état de grâce,* et orienter nos activités* vers l'établissement d'un ordre terrestre* dans lequel l'état de grâce* soit rendu facile à tous les hommes.*
Nous soumettons joyeusement* notre volonté à la vôtre* et nous vous supplions* de présenter notre soumission parfaite* à la Très Sainte et Très Auguste Trinité,* vous seule pouvant lui faire agréer* l'hommage de nos adorations* et l'appel de nos prières.*
Ainsi soit-il.*
(Les créditistes sont invités à réciter cette prière tous les jours. Les astérisques indiquent les pauses dans la récitation en commun).