Pourquoi une dette de guerre ?

le samedi, 01 février 1941. Dans Crédit Social, Guerre, Réflexions

"On n'accepte plus aussi facilement l'idée que cette guerre, comme ses prédécesseurs, doive laisser après elle un legs de dettes passant de génération à génération.

"L'homme ordinaire se demande pourquoi seule la dette serait étemelle. Pourquoi une guerre faite pour défendre un pays contre la tyrannie doit-elle vouer ce pays à une autre tyrannie ? Pourquoi les sacrifices de vies, offerts par les pères pour que leurs enfants jouissent du soleil de la liberté, doivent-ils valoir, à ces enfants, et aux enfants de ces enfants, des liens de dette qui survivront même à la mémoire de ceux qui tombèrent ?

"Ceux qui combattirent sur les plaines de Waterloo pour défendre la Grande-Bretagne contre le despotisme de Napoléon sont depuis longtemps changés en poussière, leurs noms oubliés, leur héroïsme et leur mort devenus un matériel impersonnel pour l'écrivain. Tout est passé, sauf la dette, l'intérêt perpétuel à payer sur l'argent emprunté pour financer cette guerre d'il y a 125 ans.

"Produit-on les canons, les aéroplanes et autres engins de destruction sur un plan de paiements différés ? La nourriture, les habits pour les soldats, les travailleurs pour les munitions — tout cela nous est-il fourni à crédit par quelque pouvoir extérieur ou supra-national ?

"Les producteurs de beurre, de bombes, de navires, obtiennent leur nourriture et leurs habits en allant. Toute la chaîne de travailleurs des mines, des usines, des ateliers, des fermes, consomment des aliments et des vêtements pendant qu'ils travaillent. Et ces aliments et ces vêtements sont produits par d'autres à cette époque même. Personne ne peut manger des mets ou porter des habits qui n'existent pas encore. Comment se fait-il qu'une fois la guerre finie, il faille fournir de nouvelles énergies pour l'équivalent répété de tout cela ?"

"Notre devoir est clair. Pendant que la fleur de la nation va mourir au front, au nom de la liberté, attaquons-nous à cette ancienne tyrannie implantée au pays. À quoi servira-t-il de détruire Hitler et ses Huns motorisés, si le monde doit être laissé en proie à un autre despotisme — despotisme attaché au cou des enfants de nos enfants comme récompense pour le martyre de leurs ancêtres ?"

De Farming First, Nouvelle-Zélande.

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