Ascension de la dette publique au Canada, en une seule génération, de 1914 à 1940 :
1914 ...544 millions de dollars
1919 2,676 millions de dollars
1940 4,028 millions de dollars
Aux États-Unis et en Angleterre, le tableau est analogue :
Angleterre États-Unis
1914 3,530 millions 1,183 millions
1919 37,455 millions 25,482 millions
1940 57,500 millions 42,968 millions
Si, en temps de paix, nous n'avons pu rencontrer les dettes encourues durant la dernière guerre, comment, au nom du bon sens, serons-nous capables de rencontrer tout le fardeau de ces vieilles dettes, plus les énormes dettes que nous accumulons présentement, et en même temps mettre en œuvre les immenses programmes de reconstruction essentiels à la période d'après-guerre ?
La vérité crue, c'est que, sous notre système actuel, il nous est impossible de rembourser nos dettes sans en faire d'autres plus grosses. Et chaque augmentation de dette signifie un tribut augmenté sous forme d'intérêt, donc une augmentation des impôts.
En 1900, le fardeau de la taxe fédérale par tête au Canada s'élevait à $7 par année. En 1914, il était monté à $16 par tête. En 1930, à $37. Aujourd'hui, l'impôt fédéral absorbe $90 par tête, soit une moyenne de $360 par famille par année. Par-dessus cela, il faut encore ajouter les taxes provinciales et les taxes municipales.
N'est-ce pas là une menace nationale ? Et n'est-il pas temps de se demander si la lutte titanesque dans laquelle nous sommes engagés doit être financée par une dette nationale ou par le crédit national ?
(Edmonton, 2 août 1941.)
Wm. ABERHART