Menace — contre quoi ?

le jeudi, 15 janvier 1942. Dans Crédit Social

L'Ottawa Journal, qui ne peut manquer une chance de tempêter contre le Crédit Social, saisit l'occasion d'un document qui ne le concerne pas, puisqu'il n'est ni prêtre ni même catholique, et écrit :

"Il semblerait fantastique qu'un appareil poli­tique si évidemment forgé pour tromper les imbé­ciles pût jamais devenir une menace nationale. Pourtant, des choses aussi étranges sont déjà ar­rivées. Il faut nous tenir sur nos gardes."

À quoi M. R. A. Cantleton, écrivant dans Today and Tomorrow (4 décembre) fait la remar­que :

"Nous sommes contents que l'Ottawa Journal reconnaisse le Crédit Social comme une menace nationale. C'est, en effet, une menace nationale contre la pauvreté, la privation et les dettes. C'est une menace nationale contre les profiteurs et les voleurs organisés qui font leur proie du reste de la collectivité. C'est une menace natio­nale contre des institutions financières qui espè­rent enchaîner nos enfants et les enfants de nos enfants, au moyen de leur système diabolique. C'est une menace nationale contre l'injustice et contre le bourrage de crânes.

"Si l'on demandait à l'Ottawa Journal d'expli­quer ce qu'est le Crédit Social, il admettrait pro­bablement qu'il ne le sait pas. Mais, quoi que puisse être le Crédit Social, le journal a son juge­ment fait : ça ne vaut rien.

"Deux classes de gens sont opposées au Crédit Social : Les uns ignorent ce que signifie le Crédit Social. Les autres cherchent des avantages finan­ciers en déployant des efforts pour l'entraver.

"Il est très souvent difficile de faire la démar­cation entre les deux groupes. Mais il nous fait plaisir de constater que les deux vont en dimi­nuant."

"La pensée est ce qui menace toutes les tyrannies. Au XVIIIe siècle, les tyrans mettaient la pensée à la Bastille. Au XIXe siècle, la finance commença d'a­cheter les journalistes. Au XXe siècle, les trusts ont trouvé mieux : ils écrasent la pensée libre sous les frais de fabrication et les frais de transport. La lutte con­tinue entre la pensée et la tyrannie." — (Georges Valois).

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