La vie créditiste - XXXII

le jeudi, 01 janvier 1942. Dans La vie créditiste

Voltigeurs-Instructeurs

À l'invitation personnelle qui leur en a été faite, par lettre ou de vive voix, plusieurs membres de l'Institut ont répondu et vont commencer, dès les premiers jours de janvier, l'exercice de leur nouvelle fonction : la visite semi-mensuelle de dix familles d'abonnés confiées à leurs soins.

C'est le travail de Voltigeur-Instructeur.

L'objet de ces visites n'est point de poser le visi­teur en pédagogue ou en docteur, ni de le faire bril­ler en éclipsant les autres. L'Institut d'Action Po­litique n'a jamais cultivé cet esprit-là.

Ce sont des visites d'un apôtre de la cause aux amis de la même cause. Le Voltigeur-Instructeur cause avec les abonnés qu'il va voir. Il leur cause du journal, du mouvement, de la coopérative d'argent en préparation.

La causerie a pour but de resserrer les liens entre gens poursuivant le même idéal. Elle a pour but aussi d'attirer l'attention sur l'étude, sur la lecture et la méditation des articles du journal.

VERS DEMAIN reste le véritable instructeur, l'instructeur à domicile, toujours là, dans la maison, pour l'heure qui convient le mieux aux gens qui savent lire dans la maison.

Mais il est bon d'avoir aussi des contacts person­nels pour échanger les impressions sur tel ou tel ar­ticle du journal, pour se faire part, mutuellement, des idées que la lecture a suscitées.

Puis le Voltigeur-Instructeur est en rapport, soit directement, soit par l'intermédiaire de son chef d'é­quipe, avec la rédaction de VERS DEMAIN. Ses conversations avec les abonnés lui permettent de nous transmettre des remarques qui peuvent être très utiles dans la préparation des numéros à venir.

Lire et comprendre

C'est pourquoi nous demandons au Voltigeur-Instructeur de s'enquérir des abonnés, non seule­ment s'ils reçoivent le journal, régulièrement et en bon ordre, non seulement s'ils le lisent, mais s'ils le trouvent rédigés de façon à être facilement compris, quels articles ils comprennent mieux, lesquels moins bien.

Dans la maison, ordinairement, il n'y a pas qu'­une personne qui lit : le père, la mère lorsqu'elle a le temps, les grands garçons, les grandes filles, se doivent de s'instruire de la chose économique et po­litique, puisqu'ils sont appelés à dire leur mot dans l'orientation de la politique et de l'économique. Voilà des choses que le Voltigeur rappelle, en pas­sant, parce qu'on est trop porté à les oublier.

Ces divers lecteurs, pas tous du même âge, pas tous du même degré d'instruction, ne saisissent pas tous aussi facilement ce qu'ils lisent dans le jour­nal. Des petites explications verbales, sur le ton de la conversation, sans pédanterie, amicalement, ai­dent à mieux comprendre.

Puis il y a la coopérative créditiste à préparer, la grande coopérative d'argent, pour prendre le Crédit Social au moins entre ceux qui savent de quoi il s'agit. Cette préparation demande la formation de cadres : la répartition des abonnés en groupes de dix y pourvoit. Il faut que cette organisation soit bien vivante : la visite semi-mensuelle du Volti­geur l'anime.

Évidemment, à supposer toutes choses égales par ailleurs, c'est le Voltigeur lui-même qui tirera le plus d'avantage de ces visites. Les visites, en effet, sont des sortes de petites séances créditistes, qui profitent mutuellement aux deux, au visiteur et au visité. Mais le Voltigeur participe à dix fois au­tant de séances que l'abonné, puisqu'il va en voir - dix l'un après l'autre. Le Voltigeur en sera donc, culturellement, le principal bénéficiaire, et c'est juste : ce sera la récompense de son dévouement. Comme il est apôtre, ce développement de sa per­sonnalité rejaillira sur les autres.

Du cœur et de la volonté

Plusieurs de ceux à qui nous avons fait appel pour entreprendre ce nouveau genre de travail ont sans doute hésité à répondre, ou ont même décliné tout à fait, parce qu'ils croyaient n'être pas assez instruits pour cela. C'est le mot "instructeur" qui les a effrayés. Après ce que nous venons de dire, cette objection tombe. Ce n'est pas tant l'instruc­tion que le dévouement qui est requis par ce tra­vail, puisque le journal est là. Ce qu'il faut surtout pour faire un bon Voltigeur-Instructeur, c'est le cœur dans la poitrine et la volonté dans la tête. Le reste, la manière de procéder, s'acquiert par l'expérience, par la pratique.

Quelques-uns seraient bien prêts à marcher, mais ils disent n'avoir pas le temps. Nous savons que ceux qui veulent s'arracher aujourd'hui ont beau­coup à faire ; les journées y suffisent à peine, même en empiétant sur les nuits. Mais c'est justement parce qu'on est ainsi mal pris, en plein monde mé­canisé, qu'il faut savoir consacrer un peu de temps à se déprendre. Les choses ne s'arrangent pas tou­tes seules ; et si chacun laisse au voisin le soin de les arranger, chacun continuera d'attendre long­temps et nos enfants pâtiront de notre absence de vision.

Villes et campagnes

Dans les villes, il est très difficile de grouper les gens, soit parce que leurs horaires d'emploi ne le permettent pas, soit pour cent autres raisons : les visites à domicile par le Voltigeur-Instructeur sup­pléeront avantageusement aux assemblées.

Dans les campagnes, c'est souvent le contraire. La visite du Voltigeur à domicile, dans dix maisons, deux fois par mois, peut signifier trop de distances à parcourir. Dans ces circonstances, nous croyons qu'il est mieux pour le Voltigeur de grouper ses dix familles, soit toutes ensemble, soit en deux fois. Peut-être le dimanche après la grand'messe ; peut-être le dimanche soir dans des réunions de rangs. Mais, dans ces petites réunions, il ne s'agit pas de conférences. C'est encore la causerie, le contact du Voltigeur avec CHAQUE abonné.

S'y mettre tout de suite

Les Voltigeurs qui ont accepté cette entreprise vont y mettre de l'entrain, se hâter de choisir les dix familles dont ils se chargeront, décider avec chacune d'elles du jour le plus approprié pour la voir et commencer dès la première quinzaine de janvier. Nous ne saurions trop insister sur l'urgen­ce de presser l'organisation. Les événements mar­chent et, si nous ne voulons pas être dépassés par des forces malsaines, à nous de nous tenir prêts.

Quant à ceux qui ont hésité par manque de con­fiance en eux-mêmes, nous espérons que ces quel­ques lignes balaieront leurs hésitations et nous at­tendons leur réponse.

Retenons bien une chose : Ce que nous voulons, c'est à nous de le faire ; ce ne sera fait ni par les adversaires ni par les endormis.

Plus que jamais

Aux amis qui se demandent si le mouvement du Crédit Social continue, nous répondrons par les trois mots ci-dessus : plus que jamais.

Malgré la saison, nous prenons les moyens d'en­tretenir des contacts personnels avec les groupes partout dans la province. Comme il s'agit plus de réunions de travailleurs que d'assemblées publi­ques, l'annonce n'en est pas toujours faite dans le journal.

C'est ainsi que M. Louis Even était à Asbestos le 14 décembre, à Sherbrooke le 16, à Hull le 21, à Coaticook le 28, et il sera à Québec le 4 janvier.

Mlle Gilberte Côté était aux Trois-Rivières le 14 décembre, à Granby le 21, à Farnham le 28, et elle sera à Sherbrooke le 4 janvier.

M. Théophile Bertrand continue ses cours tels qu'annoncés dans le journal.

Quant à M. Gérard Mercier, voici son itinéraire prochain sur la côte de Beaupré et dans la région du Lac St-Jean et de Chicoutimi

4 janvier : Montmorency (soir).

5 janvier : Château-Richer.

6 janvier : St-Joachim (après messe).

Beaupré (soir), à la salle de billard J.-E. Simard.

8 janvier : Chambord (Salle paroissiale).

9 janvier : Roberval.

10 janvier : St-Félicien (Salle publique).

11 janvier : Dolbeau (grand théâtre).

12 janvier : Desbiens, a/s Georges Girard.

13 janvier : Metabetchouan (Salle publique).

14 janvier : St-Joseph d'Alma.

15 janvier : Jonquières.

16 janvier : Kénogami.

17 janvier : Arvida.

18 janvier : Ste-Anne de Chicoutimi.

Chicoutimi (soir).

Québec et Sherbrooke

QUÉBEC — M. Louis Even passera plusieurs jours à Québec, à partir du 3 janvier, pour fins d'organisation. Rencontre spéciale des Volti­geurs et I.A.P. actifs à 2.30 p.m. dimanche, 4 janvier. Pour lieu de réunion et autres détails, voir M. Paul Lamonde, 1281½ St-Vallier, ou té­léphoner à M. Alphonse Robitaille, 2-8657.

EAST-BROUGHTON — Lundi soir, 5 jan­vier, grande assemblée publique et travail d'or­ganisation, sous la direction personnelle de M. L. Even.

SHERBROOKE — Mlle Gilberte Côté passe­ra plusieurs jours à Sherbrooke, à partir du 3 janvier, pour fins d'organisation. Pour détails, communiquer avec M. Maurice Pagé, 25-A rue Larocque.

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