Sherbrooke comptera bientôt 2,000 abonnés au journal VERS DEMAIN : 2,000 familles groupées autour du même idéal, aspirant vers le même objectif. Près du tiers de la population. Les créditistes de Sherbrooke pensent, avec raison, qu'il est temps d'utiliser cette force pour développer encore davantage le mouvement.
Les organisateurs préparent actuellement un bottin créditiste ; c'est-à-dire une liste des marchands, barbiers, cordonniers, restaurateurs, professionnels, etc., de Sherbrooke, qui sont abonnés au journal VERS DEMAIN. Puis ils diront aux 2,000 abonnés de Sherbrooke : À service égal, favorisez l'abonné, puisqu'il fait partie de votre armée pour la libération économique de votre pays. Entre un marchand abonné et un autre qui ne l'est pas, entre un barbier abonné et un autre qui ne l'est pas, donnez sans hésiter la préférence à celui qui l'est.
Les abonnés de Sherbrooke qui ont un service commercial, professionnel, ou de métier, à offrir au public, sont donc priés d'envoyer tout de suite leur nom, leur adresse et le titre de leur service, à M. Henri Dubuc, 72-a rue Brooks.
Les I.A.P. et entraîneurs de Sherbrooke, habitués à bouger et à agir vite, voudront bien consulter la liste de leurs abonnés, voir ceux d'entre eux qui tiennent un commerce, une boutique ou un bureau, leur demander s'ils consentent à figurer dans le bottin créditiste, et expédier le relevé à M. Henri Dubuc dans les huit jours qui suivront la réception du présent numéro de VERS DEMAIN.
Voilà une initiative qui va sans doute décider certains marchands retardataires à penser à autre chose qu'à leur caisse enregistreuse. Nous la recommanderons à d'autres villes, comme Québec, Shawinigan, Drummondville, Rouyn, Magog, etc. — partout où le mouvement prend de l'ampleur. Nous pourrons même songer à l'étendre graduellement à certains territoires entiers.
C'est de l'action en vue de résultats. Les créditistes ont appris à faire de l'action — ce qui les distingue d'autres mouvements où l'on ne trouve guère que des théoriciens.
Nous avons maintes fois entendu des marchands s'excuser de leur abstention dans le mouvement créditiste : Je crains pour mon commerce ; j'ai peur de perdre de gros clients opposés au Crédit Social ; je ne veux pas me mettre en froid avec le banquier, etc., etc. L'heure approche où ces braves poltrons devront choisir entre le trustard et l'honnête citoyen, entre Banco et le public. Le Crédit Social n'est plus dans les catacombes.
Un I.A.P. couronné de l'Abitibi nous écrit :
Desmeloizes, 6 octobre 1941
J'accuse réception de votre album "VERS DEMAIN". Je vous remercie beaucoup. J'en suis très satisfait. Il est pour moi d'une grande utilité et d'un prix inestimable. Tout l'or des Banços ne me rendrait pas plus heureux, parce qu'en ayant cet or j'aurais le ventre plein et la tête vide, au grand détriment de mes semblables. Tandis qu'avec ce livre, j'enrichis mon intelligence ; et ce bien, pas un Banco ne peut l'hypothéquer ; de plus, c'est justement avec l'intelligence éclairée que nous allons détruire celui qui nous égorge.
Et non satisfait d'être éclairé, je vais faire mon possible pour éclairer les autres, leur faire connaître où est la vérité et la justice. Rien me fait autant plaisir lorsque le maître de poste distribue le courrier, comme de constater que plus du tiers des familles de ma paroisse reçoivent chez elles le porteur d'une saine politique, le journal VERS DEMAIN.
J'accepte de devenir entraîneur. Mon idéal est d'être partout un champion du Crédit Social.
Stanislas GODBOUT
I. A. P. couronnés
Membres de l'Institut ayant atteint leur objectif de 24 abonnés.
R. Bouvette, Shawinigan. Gaston Dufresne, Shawinigan.
André Duguay, Parent. Mme Wilson Deschênes, Shawinigan.
Paul Privé, St-Léon de Chicoutimi J.-Émile Boulay, St-Félicien.
Élie Tremblay, St-Joseph d'Alma. Louis Paquet, Weedon.
Joseph Bisson, Amos. Martial Hétu, Montréal.
Josaphat Dubé, Lac Mégantic. Léo Duquette, Lac Mégantic.
Antonio Quirion, Lac Mégantic. André Plante, Québec.
J.-A. Bédard, Ste-Basile de Portneuf. Pauline Larouche, Métabetchouan.
René Daignault, St-Marc de Shaw. Stanislas Lorette, Ancienne-Lorette.
Joseph Painchaud, Trois-Rivières. Émilien Papillon, Sherbrooke.
Ludger Villeneuve, St-Joseph d'Alma. Mlle Eva Turcotte, Sherbrooke.
Mme C.-D. Jean, Ste-Anne de Chic. Moïse Dion, Sherbrooke.
Mme Maurice Pagé, Sherbrooke. Laurence Duperré, Trois-Rivières.
Eugène Beaubien, Québec. Ernest Tessier, Beaupré.
Narcisse Arcand, Trois-Rivières. Camille Aboud, Shawinigan.
Lionel Chénier, Hull. J.-P.-H. Bégin, St-David de Lévis.
Mme Edmond Major, Montréal. Georges Girard, Desbiens Mills
Gaudias Savard, Shawinigan. Lucien Dupont, Trois-Rivières.
René Cossette, Cap-de-la-Madeleine. Donat Gervais, Almaville-en-Bas.
Roméo D'Arcy, Magog. Adrien Ringuette, Asbestos.
Joseph Blouin, St-Flavien. Gérard Beaudry, St-Hilaire Dorset.
Alex Fournier, Montmagny. Joseph St-Gelais, St-Félicien.
Joseph Montminy, N.-D. du Rosaire. Jos. Fournier, Lauzon.
Rolland Clusiault, Lac Mégantic. Adrien Lord, Baie Shawinigan.
Eugène Leblanc, Shawinigan. Jean-Roch Perreault, Montréal.
Joachim Roy, Ste-Cécile de Frontenac. Henri Pilote, St-Bruno (Lac St-Jean).
J.-R. Jobin, St-Basile de Portneuf. Albert Roberge, St-Basile de Portneuf.
Raoul De Blois, Montmorency.
Entraîneurs couronnés
Entraîneurs ayant conduit trois I.A.P. à leur objectif.
Paul Lamonde, Québec. William Deschênes, Shawinigan.
Hervé Provencher, Sherbrooke. Alphonse Robitaille, Québec.
Antonio Spénard, Asbestos. L.-P. Laventure, Trois-Rivières.
Aldège Grenier, Shawinigan. Roméo Dostie, Lac Mégaiitic.
Wilfrid Dubé, Lac Mégantic. René De Blois, Montmorency.
Hector Durand, Lac Mégantic. René Nadeau, St-Gervais de Bellechasse.
Colonie 68, Preissac, 21 octobre 1941
Permettez-moi de venir causer avec vous quelques minutes, afin de vous dire ce que sont les colons.
Je voudrais vous demander si vous êtes capable de me donner quelque chose pour mes petites qui vont en classe. Ça serait des bas de laine et des claques ; car j'ai une grosse famille et n'ai que mon mari qui travaille. Et 4 petites filles qui vont à la classe. Et moi, j'ai été malade la semaine passée, et je suis restée pas bien capable.
Voilà quelques fois que j'écris pour du secours ; ils me font croire qu'ils vont m'en envoyer, et ça reste toujours comme cela. C'est pourquoi je me décide de venir vous demander quelque chose afin de ne pas faire perdre la classe à mes petites filles.
J'ai eu le plaisir de vous entendre parler à Amos, voilà quelques semaines. Et j'ai tellement trouvé cela beau que, depuis ce temps-là, je pense à vous. Et de plus vous savez peut-être que je suis du Crédit Social (abonnée), et j'ai bien hâte que cela soit en vigueur, car je vous assure qu'on n'a pas grand'chose du gouvernement.
Dame Oliva Robitaille
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Cette lettre nous vient d'une colonie de l'Abitibi. Qu'est-ce qui manque pour les pieds de ces petites filles ? Des bas et des claques dans le magasin, ou bien un dividende dans la maison ?... Nos ministres et nos députés vont quand même se coucher tranquilles ce soir — bien payés pour ne rien changer.
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"L'ordre voulu par le Créateur de tout bien exige que chacun puisse satisfaire ses besoins légitimes."