La vie créditiste - XX

Louis Even le jeudi, 15 mai 1941. Dans La vie créditiste

Premier dimanche de mai

NOTRE-DAME DE GRÂCE

En établissant nos cours de conférenciers l'hiver dernier, nous projetions une grande offensive qui commencerait le premier dimanche de juin. Il arrive que nous devançons de plusieurs semaines, puisque dès avril ça commençait sur la côte de Beaupré. Et ça continue depuis, et ça augmente toutes les semaines.

Le premier dimanche de mai fut vraiment une belle journée pour le grand mouvement d'éducation bâti autour du journal VERS DEMAIN.

Le matin, après la grand'messe, six conférenciers parlaient dans six paroisses différentes : Sainte-Foy, Ancienne-Lorette, St-Gérard, St-Émile, Notre-Dame des Laurentides et Stoneham. L'après-midi, ils se réunissaient à Loretteville pour leur rapport : au total, 50 abonnements — ce qui veut dire, ne l'oublions pas, 50 familles qui vont régulièrement s'instruire du Crédit Social et de toute la philosophie politique qui caractérise le journal VERS DEMAIN. Des six paroisses, c'est celle de la Sainte-Vierge, Notre-Dame des Laurentides, qui donna le plus brillant résultat : 19 abonnés.

Après ce rapport, grande assemblée à Loretteville même, où Mlle Gilberte Côté, M. Louis Even et M. J.-Ernest Grégoire prirent successivement la parole.

Le soir, les mêmes orateurs parlaient à une assemblée monstre tenue à Québec, dans la salle paroissiale de Notre-Dame de Grâce. Assemblée monstre, c'est le cas de le dire : grande salle, galerie et salle voisine remplies au-delà de leur capacité ; il fallut installer microphone et hauts-parleurs.

Remerciements à M. le curé, l'abbé Lavergne ; félicitations à M. J.-A. Bissonnette et à ses collaborateurs qui ont fait un succès remarquable de cette grande assemblée créditiste.

Et ce premier dimanche de mai se clôturait avec un total de 110 abonnements à VERS DEMAIN, en même temps qu'avec un redoublement d'enthousiasme chez les créditistes de Québec.

Premier dimanche de mai... Salle paroissiale de Notre-Dame de Grâce... Tous nos créditistes se réjouiront de voir que la sainte Vierge semble vouloir qu'on la proclame Reine du Crédit Social. C'est tout à fait dans l'ordre, puisque les forces opposées sont inspirées de l'esprit de Satan et que c'est le pied virginal de Marie qui écrase la tête du serpent.

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Après le premier dimanche de mai, il en vient un deuxième. À l'heure où nous écrivons ces lignes, 9 mai, nous ne pouvons en parler dans le passé, mais voici ce qu'il va être.

Des conférenciers venus de Montréal, de Québec, de Ste-Anne de Beaupré et de Loretteville vont se disperser sur 17 paroisses des comtés de Champlain et Portneuf pour y rencontrer les gens au sortir de la grand'messe. L'après-midi, à deux heures, ralliement au Cap de la Madeleine, encore une ville de la sainte Vierge, pour les rapports des 17 causeries du matin et pour une grande assemblée régionale.

Et les 17 conférenciers désormais lancés vont continuer dimanche après dimanche, aux places qui leur seront assignées. Ce nombre sera porté au moins à 32 le troisième dimanche de mai. Un contingent important débutera dans les environs de Sherbrooke, et c'est dans la paroisse de l'Immaculée-Conception de cette ville que ce contingent a reçu sa formation, de là aussi qu'il recevra sa première mission.

(Dernière minute : l'assemblée du Cap-de-la-Madeleine a été un succès inespéré : 800 personnes remplissaient la vaste salle Ste-Madeleine. Pour une première grande assemblée dans une ville qui semblait si apathique dans le passé, on concédera que l'organisateur, le professeur Garneau, et ses collaborateurs méritent des félicitations.)

Allez-y, apôtres d'une doctrine de charité ; la délivrance s'en vient. Nous espérons que votre exemple va faire lever d'autres moissonneurs. L'an dernier, on a monté le journal. Cette année on monte l'organisation, l'Institut d'Action Politique qui, à brève échéance, va donner le Crédit Social à la province de Québec.

À l'honneur

Ont atteint l'objectif de 24 abonnements, les membres de l'Institut dont les noms suivent :

J.-C. De Launière, Chambord (Roberval)          Edmond Lampron, Asbestos

Henri Simard, Ste-Anne de Beaupré                Nap. Mignault, St-Pascal de Kamouraska

Émile Sarrazin, St-Léonard-Port-Maurice          Omer Girard, Magog

Lucien Clément, Ste-Anne de Beaupré             Sylvio Desbiens, Trois-Rivières

J.-Edgar Lemieux, Loretteville

CHEZ NOS CULTIVATEURS

À une assemblée de rang de Lac St-Charles, paroisse de Notre-Dame des Laurentides, chez M. et Mme Albert Beaudoin.

Désireux d'avoir une bonne assistance, le maître de la maison a promis des prix de présence. Et on tire des prix de présence. Premier prix : un coq. Deuxième prix : une poche de pommes de terre. Troisième prix : une boîte d'œufs. Tous des produits de la ferme.

Et voilà comment, pour décider les gens à venir se renseigner pour se débarrasser de la dictature de Banco, nos habitants trouvent moyen de distribuer des primes sans se servir de l'argent-dette de Banco.

Le premier prix fut gagné par un garçon. Le second prix, par la sœur de ce garçon. Sur quoi le père des deux gagnants de s'écrier : C'est le Crédit Social qui commence, un dividende par membre de ma famille ! Et Madame Beaudoin de corriger : Ce n'est pas tout à fait le Crédit Social, parce que sous le Crédit Social, il y en aura pour tout le monde !

Ce soir-là, le journal Vers Demain s'est fait ouvrir cinq nouveaux foyers.

Prometteur

Un employeur, anglais et franc-maçon, et un de ses employés, jeune créditiste de 18 ans :

Le patron — Comment, toi, petit vaurien, qui te laisses enfler la tête par de telles cochonneries ! Attention à toi... pour ta job !

L'employé — Ma job, monsieur, ne vaut pas les idées pour lesquelles nous combattons.

Louis Even

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