La vie créditiste - XVII

Louis Even le mardi, 01 avril 1941. Dans La vie créditiste

Nos cours

Les cours d'entraînement de conférenciers se développent. Ils s'établissent même dans des centres éloignés ou isolés.

Après Montréal et Québec, on eut Asbestos et Sherbrooke. Puis Drummondville, Thetford. Lac Mégantic est en fonctionnement.

Des conférenciers s'entraînent aussi à Sainte-Anne de Beaupré, Sainte-Marie de Beauce, Amos (Abitibi). Dans l'ouest de l'Abitibi. La Sarre prépare son école. Nous prévoyons des réalisations prochaines à Rouyn (Témiscamingue), à Trois-Rivières, à Shawinigan Falls, St-Pacôme de Kamouraska, Cap-Chat (Gaspé Nord). Et la liste va continuer de s'allonger.

Pas des cercles d'étude

Il s'agit là d'écoles, d'entraînement de conférenciers, non pas de cercles d'étude ordinaires.

Notre journal, on l'aura remarqué, ne parle jamais de cercles d'étude. Non pas que nous y soyons opposés, mais parce que nous avons un objectif bien marqué et que nous prenons les moyens directs pour l'atteindre.

C'est l'action, l'ACTION ! que nous poussons. L'étude aussi, oui, l'étude pour éclairer l'action.

Dans les circonstances où se trouvent la majorité de nos Canadiens, le cercle d'étude n'est praticable que pour un petit nombre. Les gens ne peuvent pas toujours interrompre leurs occupations à moment fixe. Puis il y a les distances, les dérangements, les fatigues qui ne se mettent pas toujours au règlement.

Le journal

C'est pour cela que nous avons un journal. Vers Demain est un instructeur qui va dans les maisons, au lieu de demander aux gens de quitter leur maison pour aller écouter un instructeur. Notre instructeur, Vers Demain, se plie à tous les aléas. L'élève est fatigué, l'instructeur attend. L'élève est lent, l'instructeur patiente. L'élève veut faire recommencer une explication, l'instructeur recommence sans se fatiguer.

Un instructeur aussi fidèle, aussi complaisant, aussi appliqué à l'éducation individuelle, est une chose rare. Et pourtant il ne charge qu'un dollar pour toute l'année.

Dans le cercle d'étude, il faut attendre les moins avancés ou les laisser se décourager. Il faut une salle, des dépenses, une discipline ou bien le chahut.

Écueils des groupes

Il est vrai que le cercle d'étude peut stimuler, par le rassemblement de gens qui poursuivent le même idéal. Mais c'est justement là qu'est le danger du contraire si l'on n'y veille de près. Dans tout groupement conventionnel, avec président, secrétaire et membres, une fois la première ferveur passée, il se développe presque spontanément un état d'esprit collectif qui laisse deux ou trois se démener, trois ou quatre critiquer et le reste se désintéresser. Ils se fient au groupe, finalement à personne.

Autre danger, plus subtil. Le cercle d'étude, disons, étudie et les membres se renseignent. Contents d'apprendre quelque chose, ils jouissent (intellectuellement) et finissent par étudier peut-être avec volupté, mais s'arrêtent là. Leur étude revêt un certain caractère d'égoïsme. Un cercle d'étude qui n'est pas en même temps un cercle d'action, d'action réelle et bien déterminée, donne à peu près les mêmes résultats sociaux que l'aristocratie intellectuelle embourgeoisée qui a laissé le peuple canadien dans l'ignorance de la chose publique et dans l'esclavage de la finance et des partis.

À l'honneur

Ont atteint l'objectif de 24 abonnements les membres de l'Institut dont les noms suivent :

Nicolas Larochelle, Ste-Marie de Beauce.           Chabot, Ste-Marie de Beauce.

Lorenzo Le Brun, St-Pacôme, Kamouraska.        Noël Pomerleau, Thetford.

Alf. E. Larivière, Ste-Hénédine, (Dorch.)            Josaphat Rodrigue, Sherbrooke.

Gédéon Therrien, St-Félicien.                            Dr Albert Guertin, Magog.

Léo Lessard, Charlesbourg-ouest.                      C. A. Landry, Trois-Rivières.

Gaston Gendron, Sherbrooke.                           Armand Turpin, Hull.

Lucien Champoux, Trois-Rivières.                      Robert A. Boisvert, Drummondville.

Thomas-Louis Bouchard, Dolbeau.                     Léon Asselin, Québec.

J. E. Simard, Beaupré.                                      Daniel Audet, Val d'Or.

ABONNEMENT AD VITAM :

Viateur Morin, Sherbrooke.

L'Institut

C'est pour cela qu'en formant l'Institut d'Action Politique, nous insistons tant sur le travail personnel de chaque membre, avant de parler de groupement.

Cela laisse croire à quelques superficiels que nous n'avons pas d'organisation pour l'action. Pourtant les résultats devraient ouvrir les yeux.

Notre méthode : entraîner des gens à travailler d'abord, les grouper ensuite. L'autre méthode, la méthode routinière, groupe d'abord des hommes, passe du temps à rédiger des constitutions, procède à des élections, puis demande au groupe de travailler.

Nous avons pratiqué les deux méthodes, et nous savons par expérience laquelle donne des résultats.

Cette ligue de Québec

Nous avertissons tous les lecteurs de VERS DEMAIN que nous ne sommes en aucune manière liés à une organisation récemment fondée à Québec sous le nom de "Ligue du Crédit Social".

Nous possédons une organisation de première qualité dans l'Institut d'Action Politique, capable de conduire à la fois le travail d'éducation et l'action requise pour les réalisations. Son nom l'indique et son développement en témoigne.

Nous ne prélevons aucune contribution et nous ne vendons ni cartes de membres ni timbres de cotisations. Donc, ni le journal VERS DEMAIN, ni l'Institut d'Action Politique, dont M. Louis Even, M. J.-Emest Grégoire (l'ancien maire de Québec) et Mlle Gilberte Côté, sont directeurs, n'ont rien à voir à cette Ligue et ses activités.

Le journal VERS DEMAIN, selon nous, est la meilleure carte d'identification du créditiste. Quant aux membres de l'Institut d'Action Politique, ils ne requièrent ni salaire ni commission pour leur travail. Ils n'aspirent non plus à aucune récompense personnelle. C'est justement parce qu'ils sont à la fois "détachés et engagés" qu'ils font œuvre si remarquable et si féconde.

À Québec

Assemblée importante le 6 avril

Dimanche, 6 avril, à trois heures de l'après-midi, tous les abonnés au journal Vers Demain de Québec et environs sont convoqués à la grande salle de l'Académie Commerciale. M. Louis Even y parlera en détail du travail d'ACTION, du programme d'ACTION, et de l'organisation pour l'ACTION.

Bureau de VERS DEMAIN à Québec

Vers Demain ouvre un bureau permanent à Québec le 1er avril, au No 111, Côte de la Montagne. On aura plus de renseignements à rassemblée de l'Académie le 6 avril.

Côte de Beaupré

Nous mentionnions, dans le dernier numéro, le recrutement de 30 abonnés en un mois par M. J.-A. Lapointe, de Beaupré. Nouvel exploit à Beaupré, cette fois-ici de M. J.-E. Simard : 24 nouveaux abonnés en quarante-huit heures. Et l'on nous écrit que ce n'est pas fini. Les quatre membres de l'Institut, à Beaupré, manifestent autant de solidarité que d'ardeur et coopèrent pour monter le contingent de chacun d'eux, tour à tour. Comme quoi cette localité va être créditiste jusqu'à la mœlle avant la disparition des dernières neiges.

De Ste-Anne de Beaupré, M. Gérard Mercier nous écrit :

"Nous avons commencé, il y a deux semaines, notre école d'entraînement de conférenciers. Nous sommes cinq qui parlons à tour de rôle, chacun dix minutes, chaque semaine. Nous procédons exactement comme je vous ai vu procéder à Québec. Deux ou trois autres de Ste-Anne veulent se joindre à nous, ainsi que quelques-uns de Beaupré, Saint-Joachim, Rivière-aux-Chiens, Château-Richer. Après avoir commencé dans une maison privée, chez Pitre Simard, il a fallu chercher plus grand, vu le nombre sans cesse augmentant. À l'avenir, nous nous réunirons tous les vendredis soir, à huit heures et demie, à la salle paroissiale de Ste-Anne de Beaupré. Nous invitons tous les ardents du comté de Montmorency qui voudront bien suivre ces cours."

Ste-Marie de Beauce

Nid d'activités créditistes à Ste-Marie de Beauce. Va déborder la paroisse. Deux I. A. P., Nicolas Larochelle et Uldéric Chabot y mettent une ardeur sans relâche, et ça bouge. Tous les deux sont au tableau d'honneur du présent numéro. À quand le tour de St-Georges et de Beauceville ?

Dans Stanstead

Magog, 18 mars 1941.

Cher Monsieur Even,

Comme vous me l'avez conseillé dans votre dernière lettre, je suis à organiser, dans la campagne de Magog, une série d'assemblées de rangs pour le début d'avril, auxquelles nous tâcherons de pratiquer ce que nous apprenons à l'Ecole de conférenciers de Sherbrooke.

Entre temps, le travail de propagande continue à Magog à une allure encourageante. Les membres de l'institut sont de plus en plus actifs, sauf un ou deux qui sont encore dans les nuages ; mais ils seront remplacés sous peu.

J'ai fixé l'objectif pour Magog à 250 abonnés pour le 1er mai et à 500 pour l'automne- Avec du travail et de la volonté, on va certainement y arriver.

Quant à Coaticooke, aussitôt que la route sera praticable, et je crois que ce sera dans une semaine, nous irons mettre le feu créditiste dans ce coin-là. Les autres localités du comté suivront l'une après l'autre. Il faut avoir le_ comté de Stanstead créditiste cette année, et on va l'avoir, je vous le promets.

Deux autres villes, Granby et Waterloo (Cté de Shefford), auront leur to& ;r avant longtemps. J'ai quelques amis dans ces deux places, et je les intéresse au Crédit Social : ça va venir. Je vous tiendrai au courant des résultats, et soyez assuré de ma collaboration directe.

Germain BÉGIN

Lac Mégantic

Le dimanche 16 mars, 590 personnes bien comptées formaient l'auditoire de M. Even à Lac Mégantic. Suivant en cela un exemple posé par Sherbrooke, les organisateurs de Lac Mégantic distribuèrent un Syllabaire du Crédit Social gratis à chaaue assistant- Cadeau ipayé socialement, comme la salle, par les recettes du chapeau. Le soir, plus d'une trentaine de patriotes étaient présents à l'assemblée de l'institut et des aspirants-eonfé-renciers. Des gens avaient fait une vingtaine de milles (à pareille saison) pour venir à l'assemblée : de Ste-Cécile, St-Samuel, Piopolis, même St-Hubert. Voilà un coin qui va marcher.

Jusqu'en Matapédia

Les gens de la Matépédia n'ont jamais reçu notre visite, mfais le journal y entre. De Ste-Floren-ce, nous recevons ces mots : "Mes plus sincères félicitations : un réveil est commencé qui fait boule de neige de plus en plus et pénètre jusque dans nos parages." (L. P. Routhier).

Malartic

À Malartic, Abitibi, on compte maintenant 70 abonnés, sur une population de 600 familles, L'objectif minimum, 120 abonnements, y sera atteint et dépassé sous peu. Belle activité, comme dans tout le nord.

Trois-Rivières

Un autre centre qui bouge. Quelques membres de l'institut, par leur travail persistant, ont préparé cet éveil des Trois-Rivières. Mlle Gilberte Côté y préside à l'inauguration du cours de conférenciers le 30 mars. Pour informations, s'adresser à M. C. A. Landry, 922 Ste-Julie ; tél. 4219-J.

Louis Even

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