La vie créditiste - XVI

Louis Even le samedi, 15 mars 1941. Dans Apostolat, La vie créditiste

Votre objectif local

Comptez le nombre de familles de langue française dans votre ville, ou dans votre paroisse. Divisez par 5. Le quotient trace votre objectif en fait d'abonnements.

Exemple  : Il y a 1085 familles canadiennes-françaises dans Asbestos. Je divise 1085 par 5. J'obtiens 217. Je conclus  : il faut 217 abonnés dans Asbestos.

Pourquoi cette proportion  ? Parce que chaque famille abonnée va en entraîner deux autres, en moyenne. Une famille sur cinq qui étudie régulièrement, c'est donc, en moyenne, trois familles sur cinq qui seront gagnées à la cause. Majorité.

Cet objectif est un minimum. Lorsque vous l'avez atteint, dépassez-le, afin de compenser pour les autres paroisses de votre circonscription qui ne l'atteindraient pas et qui menaceraient de donner un total minoritaire.

D'ailleurs, c'est une question d'éducation, de diffusion de la lumière, et la véritable limite n'est pas en deçà de 100 pour cent.

Tout de même, faites le petit calcul ci-dessus et ne vous donnez pas de repos que vous n'ayez au moins englobé le cinquième de la population.

Vous remarquerez qu'une fois la moitié de cet objectif atteint, c'est-à-dire le dixième des familles, un courant se dessine et l'ouvrage devient beaucoup plus encourageant. C'est le cas, par exemple, Asbestos depuis que le chiffre d'abonnés a dépassé 100  ; à Sherbrooke, depuis qu'il a touché 500.

Développements rapides

DRUMMONDVILLE

Drummondville était à peu près stationnaire jusqu'à cet hiver, malgré bien des essais précédents. La visite de M. Even en fin de janvier, la constitution d'un Institut de membres actifs y a fait soudain monter l'abonnement jusqu'à 176. L'objectif minimum est beaucoup plus élevé  : 600. Mais c'est un bon lancement. À l'heure où l'on confie ce rapport à l'imprimeur, M. Even est de nouveau à Drummondville pour l'inauguration d'un cours de conférenciers.

MAGOG

Magog était désespérant jusqu'en décembre dernier. On essayait en vain d'y amorcer un mouvement. Le 15 décembre, quelques ardents de Magog vinrent à la grande assemblée créditiste de Sherbrooke. Ils décidèrent immédiatement d'avoir leur cours à Magog. Ils l'eurent le 12 janvier. Assemblée pas très nombreuse, mais bons membres de l'Institut laissés sur les lieux. Aujourd'hui, 116 abonnés. Tout dépend surtout du zèle des membres de l'Institut.

THETFORD

Thetford était intouché jusqu'à l'automne dernier. Première assemblée. Encourageante. Deuxième assemblée le 16 février. Institut actif. Aujourd'hui, 140 abonnés à Thetford. L'objectif y est de 600 et l'on espère bien l'atteindre.

BEAUPRÉ

Modeste place ouvrière de 253 familles canadiennes-françaises. M. Even n'y a parlé qu'une fois, et encore à un tout petit nombre, dans une boutique de menuisier à l'extrémité du village. Mais un membre de l'Institut, M. J.-A. Lapointe, s'est mis en tête d'y répandre le journal et, en un mois, y a recruté plus de 30 abonnés. Il n'est pas d'ailleurs le seul I. A. P. à Beaupré, et l'objectif de 50 sera vite dépassé.

STE-HÉNÉDINE

Le même phénomène vient de se produire à Ste-Hénédine de Dorchester. Le nombre d'abonnés, longtemps à 10, vient de bondir à 34. Pas sous la baguette d'un magicien, mais sous le zèle d'un nouveau niembre de l'Institut, M. Alf. E. Larivière, qui atteint d'une seule haleine l'objectif tracé pour 24 quinzaines.

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Ces exemples prouvent ce qu'on peut faire quand on veut. Pourquoi, dans tant de paroisses, le nombre des abonnés reste-t-il stationnaire  ? Est-ce le cas pour votre paroisse  ? Pourquoi n'entreprenez-vous pas vous-même de mettre le feu créditiste dans la région.

La vapeur monte  !

(Nous extrayons ce qui suit d'une lettre reçue d'Asbestos)  :

Cher Monsieur Even,

Les gens d'Asbestos sont bien enchantés de votre dernière conférence.

Je vous assure que c'était sérieux le lendemain dans les moulins. Les gens étaient tellement enthousiasmés, qu'ils avaient laissé l'occupation de leur travail pour la discussion de notre cause. Chacun était dans son coin, un avec un syllabaire, un autre avec un journal, et les bras marchaient en l'air en marque de convictions sincères. Enfin, on ne s'occupait pas des machines qui renversaient, parce qu'elles étaient bloquées, et que personne n'y regardait. À tel point que la compagnie fut obligée d'intervenir. Mais ça n'a pas été bien grave. Je crois que, devant tel enthousiasme, la compagnie a cru bon de ne pas se montrer trop sévère.

J'ai pris 7 abonnements dans cette semaine. Monsieur Roy dit qu'il en a au moins autant, M. Chainey une demi-douzaine et a les yeux sur une dizaine d'autres. La semaine où je travaille dans l'équipe de quatre heures à minuit, je ne sors pas. Mais les deux autres semaines, lorsque je travaille de minuit à huit heures, ou de huit heures à quatre heures, je vois trois ou quatre familles tous les soirs et une dizaine en fin de semaine.

Philias RAYMOND

Dimanches créditistes

Les dimanches créditistes, bien préparés, bien organisés, font un merveilleux travail. C'est de son dimanche créditiste du 15 décembre que Sherbrooke tira l'essor qui l'a placée au premier rang dans la province de Québec. C'est un dimanche créditiste qui a réveillé Drummondville, un dimanche créditiste qui a donné le branle à Thetford et à Magog.

Le programme d'un dimanche créditiste peut varier selon les circonstances. Il peut inclure une classe d'entraînement de conférenciers, il peut aussi inclure une grande assemblée publique. Mais le programme inclut nécessairement — et c'est le point capital — une réunion de créditistes avec du sang rouge dans les artères pour former le groupe local d'Institut d'Action Politique.

L'Institut est la plus belle et la plus viable organisation qui ait jamais été formée pour propager une idée sociale et politique. La réunion de l'Institut est le clou du dimanche créditiste.

Pour avoir un dimanche créditiste dans votre centre, si vous vous sentez l'énergie de travailler à en faire un succès, mettez-vous en communication avec le bureau de VERS DEMAIN. On étudiera le cas spécial de votre localité pour fixer une date et dresser un programme approprié.

Dans Stanstead

Magog, 18 mars 1941.

Cher Monsieur Even,

Comme vous me l'avez conseillé dans votre dernière lettre, je suis à organiser, dans la campagne de Magog, une série d'assemblées de rangs pour le début d'avril, auxquelles nous tâcherons de pratiquer ce que nous apprenons à l'Ecole de conférenciers de Sherbrooke.

Entre temps, le travail de propagande continue à Magog à une allure encourageante. Les membres de l'institut sont de plus en plus actifs, sauf un ou deux qui sont encore dans les nuages ; mais ils seront remplacés sous peu.

J'ai fixé l'objectif pour Magog à 250 abonnés pour le 1er mai et à 500 pour l'automne- Avec du travail et de la volonté, on va certainement y arriver.

Quant à Coaticooke, aussitôt que la route sera praticable, et je crois que ce sera dans une semaine, nous irons mettre le feu créditiste dans ce coin-là. Les autres localités du comté suivront l'une après l'autre. Il faut avoir le_ comté de Stanstead créditiste cette année, et on va l'avoir, je vous le promets.

Deux autres villes, Granby et Waterloo (Cté de Shefford), auront leur to& ;r avant longtemps. J'ai quelques amis dans ces deux places, et je les intéresse au Crédit Social : ça va venir. Je vous tiendrai au courant des résultats, et soyez assuré de ma collaboration directe.

Germain BÉGIN

Lac Mégantic

Le dimanche 16 mars, 590 personnes bien comptées formaient l'auditoire de M. Even à Lac Mégantic. Suivant en cela un exemple posé par Sherbrooke, les organisateurs de Lac Mégantic distribuèrent un Syllabaire du Crédit Social gratis à chaque assistant - Cadeau ipayé socialement, comme la salle, par les recettes du chapeau. Le soir, plus d'une trentaine de patriotes étaient présents à l'assemblée de l'Institut et des aspirants-conférenciers. Des gens avaient fait une vingtaine de milles (à pareille saison) pour venir à l'assemblée : de Ste-Cécile, St-Samuel, Piopolis, même St-Hubert. Voilà un coin qui va marcher.

Jusqu'en Matapédia

Les gens de la Matépédia n'ont jamais reçu notre visite, mais le journal y entre. De Ste-Florence, nous recevons ces mots : "Mes plus sincères félicitations : un réveil est commencé qui fait boule de neige de plus en plus et pénètre jusque dans nos parages." (L. P. Routhier).

Malartic

À Malartic, Abitibi, on compte maintenant 70 abonnés, sur une population de 600 familles, L'objectif minimum, 120 abonnements, y sera atteint et dépassé sous peu. Belle activité, comme dans tout le nord.

Trois-Rivières

Un autre centre qui bouge. Quelques membres de l'Institut, par leur travail persistant, ont préparé cet éveil des Trois-Rivières. Mlle Gilberte Côté y préside à l'inauguration du cours de conférenciers le 30 mars. Pour informations, s'adresser à M. C. A. Landry, 922 Ste-Julie ; tél. 4219-J.

Louis Even

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