Grande victoire contre les taxes à Toronto

Pierre Marchildon le vendredi, 01 janvier 1993. Dans Taxes

La municipalité de Toronto métropolitain, qui comprend la cité de Toronto et cinq municipalités environnantes, avait déposé un nouveau rôle d'évaluation qui évaluait les propriétés au prix du marché de 1988, donc à la plus haute valeur jamais eue depuis la fondation de l'Ontario. Les propriétaires de la cité de Toronto voyaient augmenter leurs évaluations de 100%, 200% et même de 1000%.

Il y a longtemps que nous travaillons dans Toronto et nous avons eu une grande victoire le 8 décembre 1992, fête de l'Immaculée Conception. Le gouvernement provincial de Bob Rae a tué le nouveau plan du rôle d'évaluation du Toronto métropolitain.

La cité de Toronto lutte contre les taxes depuis 2 ans. Un grand nombre de propriétaires se sont plaints. Il y a eu des protestations et des manifestations dans le courant de l'année.

Il y a deux mois, le Premier Ministre de l'Ontario, Bob Rae, avait donné son appui au nouveau rôle. Il a eu un orage de protestations. Nous avons ramassé des signatures de pétition dans les 4 coins de la province : Toronto, St. Catharines, Hamilton, Windsor, London, Ottawa, Sudbury, Kapuskasing, etc.

La révolte contre les taxes grondait. Les promoteurs du nouveau rôle d'évaluation avaient gagné les propriétaires des municipalités de la banlieue de Toronto en leur promettant que leurs taxes diminueraient si les taxes des propriétaires de la cité de Toronto étaient augmentées.

Alors les autorités étaient prises des deux côtés : Si la réforme passe, les citoyens de Toronto menacent de ne plus payer leurs taxes foncières ; et si la réforme ne passe pas, ce sont les citoyens de la banlieue qui menacent de ne plus payer leurs taxes foncières.

Volte-face de Bob Rae

Avec toutes les protestations, les circulaires, les pétitions par milliers qui entraient à son bureau de Premier Ministre, Bob Rae a tourné de bord de 180 degrés, le 8 décembre, fête de l'Immaculée, et il a mis la hache dans le plan d'évaluation en disant : "Non, je n'appuie plus le rôle de réévaluation de la cité de Toronto."

Les conseillers et le président du Toronto métropolitain sont tous tombés sur le dos. Cela leur a donné un coup.

Pourquoi Bob Rae a-t-il reculé ? Est-ce parce que les banquiers craignaient une grève générale contre les taxes dans tout le Toronto métropolitain ? Et si la grève contre les taxes était partie dans un gros centre comme Toronto, elle se serait propagée dans tout le pays. Et le système d'argent-dette des banquiers s'écroulerait. Alors les banquiers ont sans doute reculé, sous le coup des pressions, et ils ont sans doute dit à Bob Rae de changer sa position.

Il faut dire que depuis des années, et spécialement depuis 2 ans, nous cultivons le terrain contre les taxes. Nous avions distribué dans Toronto et les alentours 400 000 suppléments de "Michael" : "Attention ! Gouvernements, les citoyens sont submergés par les taxes". Ce supplément disait aux gouvernements provinciaux : "Arrêtez, vous faites comme le gouvernement fédéral qui transfère ses charges sur le dos des gouvernements provinciaux, vous vous déchargez sur le dos des municipalités pour tuer les propriétés privées et les entreprises, derniers bastions de nos libertés."

Une autre raison qui a certainement aidé à faire reculer Bob Rae et les banquiers, c'est que nous avions déjà distribué, dans Toronto, 100 000 exemplaires de notre fameuse circulaire "L'impôt fédéral, inconstitutionnel", et avec toutes les autres circulaires contre la TPS que nous avons distribuées, cela a mis le feu contre les taxes. Bob Rae a certainement eu ces circulaires. Et nous avons commencé à lui envoyer des pétitions pour lui demander d'appuyer les citoyens de l'Ontario en poussant sur Mulroney pour qu'il mette la Banque du Canada au service des Canadiens.

Un nouveau refrain de Bob Rae

Nos Premiers Ministres et ministres ne savent plus quel refrain chanter à la population pour tenter de protéger le racket des financiers. Bob Rae déclara dernièrement aux journalistes du "Toronto Star" : "Les Ontariens auront à faire face à une nouvelle augmentation des taxes pour aider la province à combattre la récession et contrôler un déficit dangereux. Sans cette mauvaise, mais nécessaire, médecine, la province de l'Ontario pourrait se retrouver paralysée par les charges du service de la dette, et serait incapable de créer de nouveaux programmes pour aider les gens."

Et comment Bob Rae fera-t-il pour combattre la récession qu'il y a dans nos porte-monnaie ? Ce n'est certainement pas en pompant en taxes le peu de sous qui y restent. II faut faire Bob Rae changer d'idée sur l'augmentation des taxes provinciales, comme nous lui avons fait changer d'idée sur le nouveau rôle d'évaluation de la cité de Toronto.

C'est la force de nos circulaires qui a éclairé le peuple. Et le gouvernement provincial a cédé sous l'avalanche des pressions, et sous la menace d'une grève générale contre les taxes, alors il a tué le plan de la réforme des taxes sur les propriétés à Toronto.

Une preuve que Bob Rae était collé au pied du mur sous le bombardement des pressions, c'est qu'il s'est senti obligé de dire à la radio et à la télévision : "Il ne faut pas porter attention au Crédit Social".

Un tollé contre les taxes

Aussi, quelques jours après la mort du rôle d'évaluation, il y a eu un article dans le "Toronto Star", où le Président du Toronto métropolitain, M. Alan Tonks, parlait du "chaos des taxes foncières". Le président veut faire une réunion spéciale pour essayer de garder son plan de réévaluation, mais des maires et des conseillers ont dit : "Notre plan est pratiquement mort".

Un conseiller a ajouté : "Une tondeuse politique est passée sur moi, et je ne resterai pas couché sur le gazon pour me faire passer sur le dos une autre fois." Ils se sont fait écraser à plat.

Le président Tonks a dit : "Le chaos des taxes foncières est dans les deux camps."

Du côté des municipalités de la banlieue, les propriétaires voulaient que le plan passe parce qu'on leur avait dit que si les taxes de la cité de Toronto étaient augmentées, eux paieraient moins de taxes.

Tonks ajouta : "306 520 propriétaires s'attendaient à une réduction de leurs taxes selon le plan qui a été rejeté par Queen's Park. Le bureau d'évaluation provincial va être débordé d'appels téléphoniques maintenant que les propriétaires résidents savent qu'ils paient plus de taxes que leurs voisins. 306 502 propriétaires ont droit à une réduction de taxes, d'une moyenne de 500 $, sur leurs propriétés.

"Puis, il y a 191 000 propriétaires de condominiums et de personnes vivants en appartements qui ont droit à une réduction de 505 $ en moyenne. 57 600 commerces auraient droit à une réduction de 5 766 $ en moyenne. Ils vont tous faire des appels pour avoir leur réduction. On a dit que certains propriétaires payaient 6 000 $ de trop en taxes, et maintenant qu'ils le savent, ils ne resteront pas assis ; ils vont demander une réduction de leur évaluation."

Tant mieux si tous les propriétaires se décident à protester contre les taxes énormes qu'on leur impose. Tous les citoyens de Toronto et des municipalités environnantes doivent se donner la main pour faire abolir toutes les taxes. Si les gouvernements ont besoin d'argent pour s'administrer, qu'ils aillent à la source de l'argent, et la source de l'argent n'est pas dans les poches des contribuables, elle devrait être à la Banque du Canada.

C'est un tollé général contre les taxes si injustes, et bientôt les banquiers seront obligés de plier bagages avec leur manière de créer l'argent pour s'emparer de toutes nos richesses réelles et de nos propriétés.

Que le fédéral crée l'argent

Oui, à bas les taxes qui ruinent les propriétaires ! Que Bob Rae nous aide maintenant à pousser sur le gouvernement fédéral pour qu'il reprenne son droit souverain de créer l'argent du pays, tel que stipulé dans l'article 91 de la Constitution canadienne (A.A.N.B. de 1867). Alors les municipalités pourraient obtenir des prêts sans intérêt de la Banque du Canada pour financer leurs différents projets, et elles n'auraient plus besoin de taxer injustement les propriétaires et les entreprises.

Nous invitons tous les citoyens qui veulent protester contre les taxes à joindre les rangs du journal Vers Demain et de "Michael" Journal pour nous aider à mener le combat. Ils peuvent nous demander des circulaires et des pétitions. Qu'ils nous téléphonent aux numéros suivants : Montréal (514) 866-8106 Toronto (416) 769-5024.

Pierre Marchildon

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