En Angleterre

le vendredi, 15 novembre 1940. Dans Crédit Social

Le Crédit Social est né en Angleterre, ce qui ne l'empêche pas d'être très utilement introduit dans d'autres pays — comme la machine à vapeur de James Watt.

En Grande-Bretagne, l'idée créditiste fait son chemin et se décalque même sur de récentes questions posées au gouvernement en plein parlement de Westminster.

Mais une campagne dans l'arène électorale n'aurait pas l'ombre d'une chance de succès, à l'étape actuelle de développement, au pays qui nous a aussi donné le régime de fabrication de l'argent par les banques et de fabrication de dettes par les gouvernements souverains.

Il existe cependant en Angleterre, depuis le 20 juillet 1938, un parti du Crédit Social qui reconnaît comme son chef politique John Hargrave. La personnalité imposante de Hargrave l'a fait venir en conflit avec les autres chefs du mouvement. Il est en parfait accord avec le major Douglas sur la théorie du Crédit Social et en prêche la pure application. Mais il diffère du maître sur les moyens les plus efficaces à prendre pour atteindre l'objectif.

Les tactiques de John Hargrave ont attiré sur le Crédit Social l'attention de bien des gens qui autrement ne s'en seraient jamais préoccupé. Aussi admet-on généralement que John Hargrave, quoique en désaccord avec Douglas en matière de stratégie, a rendu des services au mouvement.

Douglas persiste à croire que l'éducation, non seulement monétaire, mais aussi politique, doit précéder toute possibilité de succès dans les réalisations. Le peuple doit apprendre à se servir du mécanisme démocratique à sa disposition, à faire valoir sa volonté par une pression mobilisée. Douglas n'associe guère l'idée de Crédit Social à l'idée de parti. Elles semblent s'exclure. Nous sommes de son avis, sans pour cela mésestimer l'œuvre de Hargrave. Un homme de la trempe de ce dernier ne peut manquer de faire sa marque, même s'il la fait d'une manière différente. Nous croyons d'ailleurs que Douglas a déjà écrit qu'il n'avait rien pour ou contre le mouvement de Hargrave, mais qu'il n'y était nullement mêlé.

Le "Social Crediter", publié à Liverpool, est l'organe du Social Credit Secretariat, dont le major Douglas est le chairman. Nous empruntons souvent à cette revue hebdomadaire et nous croyons qu'elle fait un travail considérable pour le Crédit Social, non seulement en Angleterre, mais partout où elle a des lecteurs dans les dominions britanniques.

Il existe de nombreux groupes créditistes en Angleterre, même à Belfast, en Irlande du Nord. Ceux qui suivent les directives du Social Credit Secretariat profitent de toutes les circonstances — la guerre aussi évidemment — pour faire l'éducation politique des citoyens en les poussant à réclamer de leurs gouvernements, depuis le municipal jusqu'au central, l'accomplissement de la volonté du peuple, non celle des financiers.

Un bref rapport, fourni par A. McGlashan, du "New English Weekly" au Hope Conference Committee en novembre 1938, signalait, sans plus de détails, l'existence de plusieurs groupes du Crédit Social au Danemark, en Norvège, en Hollande, en Belgique et en France.

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