Les créditistes qui assisteront au grand ralliement de Saint-Joseph d'Alma, le dimanche 2 août, sont priés de se rassembler à la place de l'hôtel-deville dès une heure et quart de l'après-midi. Le défilé suivra une demi-douzaine de rues avant de revenir à l'hôtel-de-ville pour la grande assemblée. Le drapeau créditiste sera escorté d'une cavalerie.
Prêts à se saigner pour la cause. Qui ? Ceux qui sont à l'aise ? Ceux qui ont de l'argent, et les commodités de la vie à leur portée ?
Non. Mais les colons, des hommes qui goûtent la misère depuis des années.
M. Caouette, de Rouyn, accompagne son dernier rapport des réflexions suivantes :
"Tel que les rapports vous le démontrent, la tournée n'a pas été mauvaise (St-Clément de Montbeillard, St-Ignace de Montbeillard et McWatters).
"Je vous assure qu'il fait pitié de voir les colons donner leur argent. Mais ils le donnent, convaincus de leur prochaine libération économique. Ce matin, à Cloutier (St-Ignace), un M. Pépin me disait textuellement : Nous nous sommes saignés pour fonder notre coopérative, et nous nous saignerons davantage pour faire triompher le Crédit Social, car ça c'est à nous autres.
"Tous sont bien résolus de travailler jusqu'à ce que le partie soit gagnée, et que le Crédit Social procure à tous le minimum vital auquel ils ont droit."
Oui, chers colons de l'Abitibi, et chers créditistes pauvres mais courageux d'ailleurs, qui placez votre espoir dans le Crédit Social, oui, le Crédit Social, c'est à vous autres, et vous l'aurez.
Vous l'aurez, parce que vous comprenez, que vous savez vous mettre ensemble, travailler et faire des sacrifices.
Vous êtes les pauvres, mais vous êtes aussi les héros. Et c'est vous qui serez les premiers et les plus grands artisans de l'économie nouvelle au Canada français.
Les dirigeants du mouvement vous jurent qu'ils feront tout pour vous donner le Crédit Social, et vous le donner le plus tôt possible. Ils mourront à la tâche plutôt que de faillir.