Oui, les hommes sont fous d'entrer en guerre. Fous d'accepter la guerre. Fous de croire qu'on les conduit à la guerre pour mettre fin aux guerres. Fous de ne cesser une guerre que pour en préparer une autre pire.
Et fous aussi de supporter un système qui ne peut tenir que grâce à la guerre et aux préparatifs de guerre.
Dès que la paix s'installe, le chômage s'installe et on bénit les contrats d'armements. Et l'on accueille, si on ne les provoque pas les conflits, qui créent la psychose nécessaire pour promouvoir ou admettre les préparatifs de guerre.
Pendant dix années avant la guerre No.2, on ne pouvait trouver cinq sous pour aider les victimes de l'absence de l'argent. Aussitôt la guerre déclarée, on n'a pas manqué une seule minute de tous les millions et milliards nécessaires pour financer la guerre la plus coûteuse de tous les siècles.
Tout l'argent qu'il faut pour les torpilles qu'on ne fait pas payer à leurs destinataires ; mais pas d'argent pour les enfants anémiés.
Tout l'argent qu'il faut pour tous les bombardiers, porte-avions ou avions à réaction qu'on est capable de construire. Mais pas d'argent pour les maisons qu'on serait fort capables de bâtir.
Et pourtant, l'argent, pourrait venir aussi vite pour les oeuvres de vie qu'il est venu pour les oeuvres de mort. La guerre a été financée avec des chiffres inscrits dans les livres des banquiers.
Cette comptabilité-là n'est-elle bonne que pour tuer et détruire ?
Ce système de finance-dette et finance-mort est criminel. Les hommes sont fous de l'endurer vingt-quatre heures de plus. Et ceux qui gouvernent les hommes sont, ou bien des archi-fous, ou bien des complices du système criminel qui bouscule les civilisés de crise en guerre et de guerre en crise.
Louis Even
La dernière guerre mondiale (1939-1945) a coûté $375 milliards de dollars selon une évaluation des années 1950. Des milliards de dollars ont été dépensés pour la guerre en Afghanistan et les frais dépassent le coût de la dernière guerre mondiale. De l'argent pour la tuerie mais pas d'argent pour éliminer la pauvreté dans le monde.