D'où ? Des banques !

le jeudi, 01 janvier 1942. Dans Crédit Social

Dans notre dernier numéro, M. Armand Turpin répondait à un article en gros caractères, mais sans signature, dans Le Droit du 25 novembre. Ce mê­me article anonyme paraissait dans plusieurs heb­domadaires, sous la rubrique "Au Canada cette se­maine — Revue hebdomadaire par Editorial As­sociates." Voir, par exemple La Voix de l'Est du 5 novembre.

À plusieurs reprises, nous avons remarqué la mê­me teinte fortement anti-créditiste et pro-banco dans les revues hebdomadaires des Editorial Asso­ciates. Qui sont ces Editorial Associates qui font la charité de leur prose à nos hebdomadaires cana­diens-français ? Où les Editorial Associates pren­nent-ils leur inspiration ? Qui paie la compilation, la rédaction, la traduction, la polycopie, l'expédition aux salles de rédaction.

L'article en question est simplement extrait d'un bulletin de l'Association des banquiers, dont les gérants de banque sont priés de se servir pour la publicité, pour "renseigner le public".

Voici d'ailleurs le titre, le numéro et les instruc­tions aux gérants, tels qu'ils figurent sur la premiè­re page de ce bulletin :

ASSOCIATION DES BANQUIERS CANADIENS

BULLETIN No. 28

Les gérants de succursales sont priés, tout en se conformant aux instructions de la direction de leurs propres banques, d'utili­ser les détails que contient ce bulletin en vue de renseigner le public.

SERVICE CONSULTATIF EN MATIERES DE RELATIONS AVEC LE PUBLIC

Toronto General Trust Building, Toronto.

Les banques ont parfaitement le droit d'éditer ces bulletins et il est bien compréhensible qu'elles essaient de renseigner le public à leur manière.

Les journaux qui ne nous aiment pas peuvent aussi aller chercher leurs armes dans l'arsenal qui les produit. Mais ils pourraient au moins nous dire quel est cet arsenal. Le Droit, et les autres qui se servent de cette littérature, ont-ils peur de rendre les documents moins respectables en disant à leurs lecteurs qu'ils viennent des bulletins des ban­quiers ?

À l'avenir, nos bons banquiers, lorsqu'ils nous parleront de l'emploi d'une partie de leurs profits pour payer des taxes aux gouvernements et rendre d'autres services à la société, feront bien d'ajouter qu'ils s'en servent aussi pour nous instruire, pour nous passer leur philosophie et nous immuniser contre ceux qui veulent affranchir le peuple de leur tutelle.

Console-toi, Baptiste. Si tu trouves que la pom­pe de Banco draine un peu trop ta poche, c'est une taxe, pour ton éducation : ça te revient en leçons précieuses dans les colonnes de tes journaux. Mais ces journaux, les ingrats, ils oublient de proclamer le professeur !

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