Convertir la dette nationale en actif national

le mardi, 01 mars 1994. Dans Crédit Social

La richesse réelle appartient aux citoyens
La banque se l'approprie en créant l'argent
Banques voleuses
Aujourd'hui, je vais vous parler de la plus grande escroquerie de l'histoire, et je vais vous dire comment elle se fait. Par une surpercherie d'un raffinement diabolique et d'une perfection consom­mée en fait de mensonge et d'efficacité.
Il s'agit d'un vol des banques, non pas d'un vol à main armée par un bandit, mais d'un vol titanesque que pratiquent les banques elles-mêmes. Le système bancaire actuel est un système voleur, escroc. Et c'est le système financier de tous les pays du monde libre et du monde communiste.
Qu'est-ce donc que les banques volent de cette façon-là? Le pays tout entier. Les banques volent le pays tout entier. Elles s'en emparent, se l'appro­prient, avec toutes ses richesses natu­relles, avec toutes ses industries, toute son agriculture, toutes ses propriétés, toute sa production, tous ses biens enfin. Les banques détiennent des hypothèques privées et des hypothèques publiques sur le pays, pour une valeur qui peut dépasser l'évaluation des richesses elles-mêmes. Ce sont les banques qui, réelle­ment, sont propriétaires du pays. La preuve, on la trouve dans la somme des dettes privées plus la somme des dettes publiques, municipales, scolaires, de fabriques, provinciales et nationales. Somme qu'il nous est impossible de préciser. La dette totale est si grosse que les revenus des individus, leurs proprié­tés et leurs héritages passent en intérêts privés et en taxes qui sont la rente que le banquier charge sur le capital social dont il dispose après l'avoir volé au pays.
L'argent, ce n'est rien
Et voici que je vais vous expliquer maintenant comment la banque s'y prend pour voler le pays tout entier, et pour faire de tous les citoyens et de tous les gouvernements, petits et gros, des débiteurs de la dite banque voleuse.
Pour voler le pays tout entier, la banque commence par voler le crédit, le crédit financier du pays. Qu'est-ce que ça veut dire, le crédit financier ? Il y a les richesses réelles, ma maison, les produits de ma ferme, de mon usine, les marchandises qui s'offrent dans les magasins. Toutes ces choses sont des richesses réelles. On les appelle le crédit réel du pays. Crédit veut dire "con­fiance". Si j'ai confiance en mon pays, c'est que son crédit est bon, qu'il peut réellement me procurer les marchandises que je lui demande. Je base ma confiance sur le crédit réel de mon pays, sur les biens réels qu'il peut me fournir à moi-même et aux autres citoyens.
Mais, le crédit réel, les vraies richesses ne peuvent pas circuler, elles ne peuvent pas être transportées de l'un à l'autre, on ne peut s'échanger les marchandises, je ne peux vendre mon veau ni m'acheter des souliers s'il n'y apar Gilberte Côté-Mercier
pas entre les citoyens un moyen d'échange qu'on appelle l'argent. L'ar­gent, c'est le crédit financier du pays.
On comprend que le crédit financier soit basé sur le crédit réel. On comprend que l'argent doive être établi sûr la vraie richesse à être échangée entre les habitants du pays.
C'est parce que le pays offre sur le marché, des veaux et des souliers, qu'il peut et qu'il doit y avoir sur le marché aussi de l'argent pour permettre aux veaux et aux souliers de passer d'une personne à l'autre. Sans les veaux et les souliers, l'argent ne - vaudrait rien. L'argent est basé, il doit l'être, sur les veaux et les souliers, et sur toutes les autres marchandises. Le crédit réel, ce sont les biens. Le crédit financier, c'est l'argent. L'argent doit être en rapport avec les biens. Je ne vous dis pas qu'aujourd'hui l'argent est en rapport avec les biens. L'argent n'est pas en rapport avec les choses aujourd'hui. Mais, je vous dis que l'argent devrait être en rapport avec les choses. L'ar­gent, ce n'est rien s'il n'y a pas de choses. Le crédit financier, ce n'est rien s'il n'y a pas de crédit réel.
Sa manière de voler
C'est ici que se loge le vol commis par la banque. La banque, c'est elle qui émet le crédit financier, l'argent. Tout l'argent qui vient au monde sort de la banque. C'est la banque qui crée tout l'argent. Le système bancaire est le seul créateur d'argent au pays. Jusque-là, tout va bien. Et tout continuerait à bien aller, si l'office de la banque ne consistait qu'à exprimer, avec exacti­tude, par du crédit financier, le crédit réel du pays.
Mais, la banque ne se contente pas de faire la comptabilité-argent, néces­saire aux échanges de marchandises, elle ne se contente pas d'émettre le crédit financier nécessaire, elle s'appro­prie le crédit financier, elle s'en institue la propriétaire. La banque se déclare propriétaire de tout l'argent qu'elle émet en face des produits. Ce sont les producteurs qui font les biens. C'est la banque qui fait l'argent. Et la banque se considère comme propriétaire de l'argent émis. Et comme on peut acheter tout le pays avec de l'argent, la banque peut devenir propriétaire de toutes les vraies richesses du pays, par le truchement de l'émission de l'argent dont elle a le privilège exclusif, qui lui est donné par la loi elle-même appelée la "charte des banques". Cette charte est revotée tous les dix ans par le parlement fédéral.
Comment cela se passe-t-il ? C'est bien simple. Tout l'argent qui vient au monde sort de la banque, nous l'avons dit. Et tout l'argent qui sort de la banque est de l'argent-dette. Il vient au monde sous forme de prêt. Quand labanque prête aux industriels et aux gouvernements, c'est alors que la ban­que crée le crédit financier. Elle le crée sous forme de prêts qu'elle passe aux industriels et aux gouvernements. Tout l'argent créé est dû aux banques par des industriels et des gouvernements. Il n'y a pas un sou en circulation qui ne soit un argent-dette, né par_ un prêt de la banque aux individus et aux gouver­nements.
Tout l'argent, tout le crédit finan­cier dont se sert le pays est de l'argent-dette, du crédit-dette. Pourtant, ce crédit financier est basé sur le crédit réel. Ce crédit financier, c'est la comptabilité bancaire du crédit réel. La banque devrait se contenter de faire la compta­bilité pour le pays, et non pas s'appro­prier le crédit qu'elle émet en compta­bilité.
Le crédit réel appartient au pays, aux citoyens du pays. Le crédit finan­cier, c'est-à-dire la comptabilité du crédit réel appartient de droit au pays, par conséquent. De fait, le crédit financier appartient à la banque, parce que la banque l'a volé au pays.
Comptabilité fausse
La banque a volé le crédit financier du pays par une comptabilité fausse. Le crédit du pays, l'actif du pays, la banque l'a tout simplement inscrit au compte du pays, dans la colonne des dettes; et en même temps elle inscrivait cet actif du pays dans la colonne de son actif à elle-même. La banque a tout bonnement volé tout l'actif du pays pour le mettre à l'actif de la banque et au passif du pays. Dans la mauvaise colonne de la comptabilité. La plus grande supercherie possible et la plus grande escroquerie.
Les banques sont des faussaires, beaucoup plus dangereux que les fabri­cants de fausse monnaie que l'on met en prison. C'est réellement de la fausse monnaie que les banques fabriquent, puisque c'est de la monnaie-dette, de l'argent-dette, du crédit-dette, au lieu d'être de l'argent libre de dettes, dont les citoyens du pays pourraient disposer sans se lier à jamais à des créanciers tels que les financiers internationaux.
Convertir la dette nationale
Toute la consommation du pays devrait être financée, non pas par des banques à charte, mais par une banque centrale, dite Banque du Canada ou Crédit-Québec, Crédit-Ontario comme on voudra, mais une institution purement sociale, et non pas à profit comme les banques à charte.
Toute la consommation du pays devrait être financée par tout l'argent requis et sans intérêts. Toute la produc­tion privée plus toute la production publique devraient être financées par de l'argent libre de dette.
(suite en page 18)
(suite de la page 17)
Convertir la nette nationale en actif national
C'est ainsi qu'il ne pourrait pas y avoir de dette nationale. La dette nationale serait changée en capital national, en actif national, et produirait des intérêts nationaux qui seraient dis­tribués en dividendes nationaux, dividendes sociaux.
Il faudrait convertir immédiatement la dette nationale en actif national et convertir les intérêts sur la dette nationale en dividendes à tous et à chacun des citoyens du Canada.
La partie des taxes actuelles qui sert à payer des intérêts à la banque est indiscutablement un vol, et devrait être abolie immédiatement. De même que la partie des taxes qui sert à rembourser les emprunts. Et ces deux parties sont considéra­bles si on regarde toutes les administrations municipales, sco­laires, provinciales et fédérales.
La dette nationale est une supercherie et une escroquerie. Les intérêts sur la dette que doivent payer les citoyens sont un vol.    -
Convertir la dette nationale en capital national rétablirait les choses en justice. Convertir les intérêts sur la dette en dividendes serait de même une restauration de la justice.
Le Crédit Social
Le crédit social c'est le crédit de la société, c'est la con­fiance que la société inspire à ses membres de pouvoir leur procurer les biens et les services. Le crédit social est un capi­tal social. C'est un capital social réel. Quand la banque s'en empare, comme elle le fait aujourd'hui, la banque vole le cré­dit social.
Les créditistes demandent que le crédit social soit restitué à la société, que l'argent soit mis au monde comme propriété de la société et qu'aucun intérêt ne soit chargé sur la nais­sance de l'argent. Voilà la base de la réforme monétaire du Crédit Social.
Gilberte Côté-Mercier
Causerie donnée à 35 postes de radio par Gilberte Côté-Mercier, les 6-7 mars 1965

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