Conférence en six parties - VI. Comment obtenir le Crédit Social

Louis Even le jeudi, 15 mai 1941. Dans Formation

Vous voulez avoir le Crédit Social. Vous voulez l'argent à votre service, au service de tout le monde. Vous voulez un dividende périodique à tout le monde, aux autres comme à vous-même, dans chaque maison pour chaque membre de la famille.

Vous le voulez, parce que c'est possible et que ce serait bon, que ça ferait du bien à tout le monde, surtout à ceux que les privations et les soucis font souffrir.

Tous ceux qui, comme vous, ont étudié la question de l'argent et du Crédit Social veulent le Crédit Social et son dividende. Seuls, les ignorants, qui ne comprennent pas, ou certains gavés qui ont le cœur dur peuvent s'opposer au Crédit Social et à son dividende.

Cela veut dire que si tout le monde savait ce que c'est, tout le monde, sauf quelques barbares, serait du même avis sur cette question, et le gouvernement serait bien obligé de changer la loi de l'argent qui est mauvaise et d'établir la loi du crédit social qui serait bonne.

Cela veut dire que, pour obtenir le Crédit Social, il n'y a qu'un moyen infaillible : le faire connaître, monter l'opinion publique pour l'exiger.

Lorsque la grosse majorité d'une paroisse est au courant, la paroisse veut le Crédit Social, mais ça ne suffit pas. Lorsque la grosse majorité d'un comté est au courant, le comté veut le Crédit Social, mais ça ne suffit pas encore. Lorsque la grosse majorité de la province sera au courant, la province voudra le Crédit Social, et ça suffira.

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Voilà donc le problème : faire la lumière dans toutes les paroisses de tous les comtés de la province.

Ça ne ressemble pas du tout à un parti politique. Les partis politiques ne font pas la lumière : ils essaient, à coups d'argent et de discours creux à gagner le pouvoir, puis ils laissent le peuple dans l'ignorance et dans l'exploitation. C'est pour cela que changer de gouvernement ne donne rien : ça ne fait que changer les protégés et passer la misère d'une épaule à l'autre. Ce qu'il faut changer, c'est la masse elle-même, faire des gens renseignés avec des gens qui sont aujourd'hui ignorants de la chose publique.

Les partis ne le font pas et ne veulent pas le faire, parce qu'ils sont à base d'égoïsme et marchent par l'argent. L'enseignement, ça se fait par du dévouement, de l'apostolat, des sacrifices.

Il faut donc éclairer la population et l'organiser pour mobiliser l'opinion publique en faveur, du crédit social.

C'est pour cela qu'on a fondé un journal, un journal complètement libre, complètement indépendant, qui dit des choses qu'aucun autre journal ne peut dire sans perdre ses annonces.

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Le journal Vers Demain existe exprès pour faire l'éducation politique des familles, de toutes les familles. Le journal Vers Demain n'a pas une seule annonce payée. Personne ne le tient par l'argent. Il ne dépend d'aucun parti politique. Il dit carrément comment on se fait exploiter. Il explique aussi. Et c'est pour cela que ceux qui le lisent et l'étudient en savent bien plus, au bout de quelques mois, que des députés qui sont dans la politique depuis des années.

Pour s'instruire avec Vers Demain, on n'a pas besoin de quitter sa maison pour aller écouter un instructeur ; c'est l'instructeur lui-même, le journal, qui vient dans la maison. On n'a pas besoin de s'arrêter à des heures fixes et précises pour ne pas manquer la leçon : le journal est là, dans la maison, qui se prête à toutes les heures, à tous les choix de temps des membres de la famille. Ils le lisent à l'heure qu'ils veulent, arrêtent quand ils veulent, recommencent quand ils veulent, vont vite lorsqu'ils comprennent vite, vont lentement lorsque ça leur prend plus de temps à comprendre.

Quel instructeur fait cela avec ses élèves, sans se lasser, sans s'impatienter ? Et cet instructeur-là, si savant et pourtant si simple, si fidèle et si complaisant, il ne charge pas cher pour ses leçons. Une piastre par année le fait venir régulièrement tous les quinze jours et rester dans la maison aussi longtemps que vous voulez et répéter ses leçons aussi souvent que ça vous fait plaisir.

Une piastre par année. C'est dur à gagner, une piastre, oui. Mais combien de piastres par année vous sont arrachées aujourd'hui par le gouvernement, par les trusts, par le chômage, et de cent manières différentes, justement parce qu'on est trop ignorant de la chose publique ? La piastre pour Vers Demain, elle, va instruire et, avant longtemps, va faire venir de l'argent dans les maisons au lieu de le faire sortir des maisons ; elle va obtenir les dividendes au lieu des augmentations de taxes.

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Vers Demain, c'est donc un instrument de développement personnel. Mais c'est aussi l'arme pour conquérir le Crédit Social, à condition, qu'un grand nombre de familles s'enrôlent dans la grande armée des lecteurs, dans la grande armée de la lumière qui fait fuir les voleurs.

Combien êtes-vous ici présents ? Combien de familles représentez-vous ? Combien parmi vous sont déjà abonnés au seul journal qui fait l'éducation politique du peuple ? Combien de familles dans votre paroisse ? Dans combien de ces familles le petit journal Vers Demain apporte-t-il l'instruction nécessaire à la formation d'une opinion publique éclairée pour exiger le Crédit Social, l'argent pour tous et pour chacun ?

Dans la province de Québec, 600,000 familles. Pour que ces 600,000 familles fassent valoir leur droit de vivre et d'élever des enfants, il faut que le journal Vers Demain en instruise au moins la majorité.

Quels sont ceux, ici, aujourd'hui, qui vont accomplir leur devoir de patriote et de chrétien, qui vont faire leur sacrifice d'une piastre pour mettre de la lumière dans les esprits et de l'ordre dans la société ?

Avec le dollar de l'abonnement, on paie l'imprimeur, le bureau de poste, les frais divers, et il reste quelques sous pour la propagande. Car c'est une œuvre, le journal Vers Demain. Ce n'est pas une entreprise à profit, c'est une œuvre d'éducation, de propagande et d'organisation pour la libération économique du pays. Plus il y a d'abonnements, plus cela donne des moyens pour aller dans d'autre places faire la même chose qu'ici aujourd'hui. Et il faut que le journal soit introduit partout si on veut avoir le changement.

Ceux donc qui prennent leur abonnement travaillent pour les autres en même temps que pour leur bien personhel.

C'est parce que des esprits patriotes ont compris cela l'année dernière qu'on peut faire plus de travail cette année. Car ça marche, cette année, le Crédit Social ; ça marche dix fois plus vite que l'année dernière, et ça va marcher plus vite encore si, parmi vous, il y en a beaucoup qui vont faire leur part, suivre l'exemple de ceux qui ont permis de venir jusqu'ici aujourd'hui.

Le petit journal Vers Demain commençait avec zéro abonné et pas un sou de capital à l'automne de 1939. Après un an et demi, il compte 12,000 abonnés et toute une armée d'apôtres qui travaillent gratuitement à augmenter ce nombre de semaine en semaine pour obtenir le plus vite possible des résultats décisifs. Ça presse, et ceux qui ont du cœur le comprennent et font leur part.

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Parmi les abonnés à Vers Demain, les plus zélés, les plus patriotes donnent leur nom comme membres de l'Institut d'Action Politique. Qu'est-ce que c'est que ça, l'Institut d'Action Politique ? C'est un Institut qui se dévoue, comme les instituts religieux, mais pour de l'action politique, pour mettre de l'ordre dans la politique. Que font-ils, les membres de l'Institut d'Action Politique ? Ils font connaître le journal autour d'eux et décident d'autres familles à s'abonner, à lire régulièrement, à s'instruire de la chose publique.

Les membres de l'Institut se proposent de recruter chacun 24 abonnements. Pas en une journée, mais le plus tôt possible, en une année, en six mois, en moins de temps si c'est possible, parce que ça presse de mettre de l'ordre et de faire cesser une misère qui n'a pas sa raison d'être.

Si donc il y a, parmi vous, des hommes de cœur qui veulent, non seulement s'instruire, mais faire leur part, sans dépenses d'argent, rien que par du travail d'apôtre, pour répandre le journal autour d'eux, ils vont donner leurs noms, et ils feront partie de la plus belle organisation politique au monde, l'Institut d'Action Politique, pour mettre l'homme à sa place et l'argent à la sienne.

Ça lève dans toute la province cette année : dans la région de Québec, dans la région de Sherbrooke, dans les cantons de l'Est, en Beauce, dans l'ouest de la province, dans la Mauricie, dans les comtés du bas du fleuve, sur la côte de Gaspé, au pays du Saguenay, jusqu'au Témiscamingue et en Abitibi. Le mouvement grossit. Des conférenciers se forment et se répandent dans toutes les paroisses, tous les dimanches. C'est encourageant, mais aucune paroisse ne doit tirer en arrière. C'est pour le bien de tous, tout le monde doit faire sa part.

L'année dernière, on a monté le journal. Cette année, on monte l'organisation, autour du journal, par l'Institut d'Action Politique. Il faut la monter assez vite pour que, avant deux ans, l'organisation devenue forte donne le Crédit Social à la province.

Immédiatement donc, à l'abonnement. Les abonnés vont recevoir le numéro courant tout de suite ; les autres numéros leur viendront par la poste tous les quinze jours. Ceux qui veulent un bon résumé du Crédit Social, pour mieux comprendre les articles du journal, peuvent se procurer le "Syllabaire du Crédit Social" : 32 pages, un chapitre par page, facile à comprendre. Il y a aussi "Dieu ou le Veau d'Or" écrit par un prêtre, le Père Coffey, qui explique la même chose, en montrant que le système d'argent qu'on a va contre les encycliques et que le dividende à tout le monde corrigerait le système. Ces petits livrets ne coûtent que 5 sous chacun, même s'ils valent bien cinq piastres.

Après l'abonnement, les plus patriotes vont rester et on va leur donner les explications pour devenir membres de l'Institut d'Action Politique.

Je vous remercie de votre bonne attention, Mesdames et Messieurs. Je remercie Monsieur le Président. Et maintenant à l'action ! À l'action pour nous-mêmes, pour nos familles, pour notre pays.

Louis Even

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