Chapitre d’histoire créditiste

le vendredi, 15 novembre 1940. Dans Divers, Crédit Social

Dans le présent numéro, le premier de la deuxième année de VERS DEMAIN, nous avons tenu à placer sous les yeux des amis du Crédit Social une brève histoire du mouvement à travers le monde.

Récit forcément incomplet. Nous n'avions ni le temps, ni les moyens — surtout dans les circonstances actuelles — de colliger des documents dans tous les pays où la doctrine de Douglas a fait une trouée.

Le lecteur sera tout de même content d'avoir sous la main, dans un même numéro, des renseignements sur les progrès du Crédit Social dans des pays aussi éloignés l'un de l'autre que l'Angleterre et la Nouvelle-Zélande, aussi différents l'un de l'autre que l'Afrique du Sud et le Canada.

Tout en essayant de donner une bonne idée de l'ampleur du mouvement créditiste, nous croyons avoir évité toute exagération. Notre but serait manqué si, de cet historique, le lecteur concluait que nous sommes au seuil des réalisations. Que le mouvement soit en bonne voie, nous n'en doutons pas. Encore faut-il, pour réussir, qu'il tienne, même qu'il s'accélère.

Nous prions nos lecteurs de ne pas juger du niveau créditiste des divers pays passés en revue d'après l'espace accordé à chacun. D'autres facteurs ont déterminé les proportions.

Nous tenions à donner la plus large part à notre province. La province de Québec forme un tout complet. Le jour où la majorité y réclamera le contrôle du crédit provincial pour le bénéfice des citoyens de la province, ni les banques ni le gouvernement d'Ottawa ne pourront s'y opposer efficacement.

La province de Québec, avec sa production abondante et diversifiée, avec sa situation géographique stratégique, avec son entité ethnique bien tranchée, est beaucoup mieux partagée que la province d'Alberta. Aussi est-ce à Québec, croyons-nous, que se dénouera la grande bataille entre les exploiteurs d'hommes et un peuple qui aura pris conscience de sa force et de ses droits.

Ce qui ne nous empêche pas d'aider jusque chez eux nos frères des autres provinces. Ni le journal ni l'Institut ne se sont tracé de frontières. Nous le soulignons, les Canadiens-français du Manitoba, par exemple, constituent l'élément créditiste le plus actif de leur province, et c'est à eux qu'on devra l'enterrement de la C.C.F. au Manitoba.

Nous n'avons rien dit de la Saskatchewan, les documents précis nous manquant. Les dernières élections provinciales y enregistrèrent plus de 60,000 votes créditistes. Souhaitons qu'il surgisse quelques patriotes d'idéal et de dynamisme pour cultiver cette semence et répandre la lumière créditiste dans cette belle province de l'ouest.

Les provinces maritimes sont aussi passées sous silence. Non pas que nous ignorions l'existence de noyaux créditistes canadiens-français au Nouveau-Brunswick ou au Cap-Breton. Mais nous ne savons au juste ce qui reste de la propagande faite en Nouvelle-Écosse l'an dernier par M. Landeryou (de l'Alberta).

D'ailleurs, tout en reprenant sa forme ordinaire, VERS DEMAIN continuera de renseigner ses lecteurs sur ce qui se fait partout où le Crédit Social mène sa grande campagne de libération.

LOUIS EVEN

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