Malgré les politiciens qui promettent, élection après élection, de créer plus d'emplois, de plus en plus de gens réalisent qu'il y aura de moins en moins d'emplois disponibles, tout cela à cause de l'automation.
En 1850, alors que les manufactures venaient à peine d'apparaître, au tout début de la Révolution industrielle, l'homme faisait 20% du travail, l'animal 50%, et la machine 30%. En 1900, l'homme accomplissait seulement 15% du travail, l'animal 30%, et la machine 55%. En 1950, l'homme ne faisait que 6% du travail, et les machines accomplissaient le reste – 94%.
Et nous n'avons encore rien vu, puisque nous entrons maintenant dans l'ère de l'ordinateur. Une « troisième révolution industrielle » a commencé avec l'apparition des transistors et de la puce de silicone, ou microprocesseur (qui peut effectuer jusqu'à un million d'opérations à la seconde). « Cette puce peut être programmée de manière à retenir de nouvelles informations et s'ajuster, et ainsi remplacer les travailleurs sur les lignes d'assemblage... De telles usines entièrement automatisées existent déjà, comme l'usine de moteurs de la compagnie Fiat en Italie, qui est contrôlée par une vingtaine de robots, et l'usine d'automobiles de la compagnie Nissan à Zama, au Japon, qui produit 1,300 automobiles par jour avec l'aide de seulement 67 personnes - ce qui représente plus de 13 autos par jour par travailleur. » (Eric de Maré, "A Matter of Life or Debt", p. 17-18.)
En 1850, 75% de la population américaine travaillait sur des fermes pour fournir la nourriture pour eux et les autres 25% de la population ; aujourd'hui, 3% de la main-d'œuvre, malgré toutes les restrictions artificielles imposées à la production agricole (quotas, etc.), suffit à nourrir les autres 97% de la population américaine, et une grande partie du reste du monde en plus. L'automation va réduire ce pourcentage davantage.
L'auteur américain Jeremy Rifkin a écrit en 1995 un livre intitulé The End of Work (La fin du travail, un best-seller qui a été traduit dans neuf langues), dans lequel il explique ce que les créditistes répètent depuis plus de 70 ans : à cause du progrès, les machines remplaceront de plus en plus les travailleurs, et il y aura de moins en moins d'emplois disponibles.
Dans son livre, Rifkin cite une étude suisse selon laquelle « d'ici 30 ans, moins de 2% de la main-d'œuvre suffira à produire la totalité des biens dont le monde a besoin. » Rifkin affirme que trois travailleurs sur quatre – des commis jusqu'aux chirurgiens — seront éventuellement replacés par des machines guidées par ordinateurs.
Les machines seront-elles une malédiction ou un bienfait pour l'homme ? Si le règlement qui limite la distribution d'un revenu à ceux qui sont employés n'est pas changé, la société se dirige tout droit vers le chaos. Il serait tout simplement absurde et ridicule de taxer 2% des travailleurs pour faire vivre 98% de chômeurs ! Il faut absolument une source de revenu non liée à l'emploi. Il n'y a pas à sortir de là, il faut un dividende, ou revenu annuel garanti.
Pour récapituler Récapitulons les principaux arguments en faveur du dividende : Parce que les salaires ne suffisent pas pour acheter toute la production existante (les salaires ne forment qu'une partie des coûts de production de n'importe quel article), l'Office National de Crédit distribuerait à chaque citoyen un dividende mensuel, une somme d'argent pour combler le pouvoir d'achat, et pour assurer à chacun une part des biens du pays.
Ce dividende serait basé sur les deux plus grands facteurs de la production moderne, l'héritage des richesses naturelles et des inventions des générations passées, tous deux dons gratuits de Dieu, qui appartiennent donc à tous. Ceux qui seraient employés dans la production recevraient encore leur salaire, mais tous, salariés comme non-salariés, recevraient le dividende.
La formule du dividende serait infiniment préférable au bien-être social, l'assurance-chômage et autres lois actuelles de sécurité sociale, car il ne serait pas pris dans les taxes de ceux qui travaillent, mais serait financé par de l'argent nouveau, créé par l'Office National de Crédit. Personne ne se ferait donc vivre par les taxes des contribuables ; ce serait un héritage dû à tous les citoyens du pays, qui sont pour ainsi dire tous actionnaires de la compagnie Canada Limitée.
Et contrairement au bien-être social, ce dividende serait sans enquête, il ne pénaliserait donc pas ceux qui veulent travailler. Loin d'être une incitation à la paresse, il permettrait aux gens de s'occuper dans l'activité de leur choix, celle où ils ont des talents. D'ailleurs, si les gens arrêtaient de travailler, le dividende baisserait automatiquement, puisqu'il est basé sur la production existante. Sans ce revenu non lié à l'emploi, le progrès devient non plus un allié de l'homme, mais une malédiction, puisqu'en éliminant le besoin de labeur humain, il fait perdre aux travailleurs leur seul source de revenu.
De plus en plus de groupes réalisent la nécessité d'un revenu annuel garanti, mais quand vient le temps de dire comment ils prévoient financer ce revenu, seuls les créditistes du journal Vers Demain ont une solution réaliste, soit créer de l'argent nouveau par la banque centrale du pays, pour représenter une production nouvelle faite par la machine. Tous les autres groupes proposent de prendre cet argent dans les poches de ceux qui travaillent, de taxer les riches pour donner aux pauvres, ce qui ne peut que créer le mécontentement et le chaos, avec de moins en moins de gens qui travaillent devant payer de plus en plus de taxes, ce qui les amène à dire, souvent avec raison, que ceux qui sont assistés se retrouvent en meilleure situation qu'eux. Laissons aux travailleurs leur salaire, mais donnons à tous un dividende. ça, c'est la solution créditiste.