M. Nicholas Murray Butler, principal de l'Université Columbia, exprime ainsi l'œuvre de destruction de la guerre de 1914-1918 :
"La guerre mondiale, tout compté, a coûté, outre trente millions de vie humaines, quatre cent milliards de dollars.
"Avec cette somme de monnaie, on aurait pu acheter un terrain de cinq acres à $100 l'acre, y bâtir une maison de $2,500, meubler la maison pour une valeur de $1,000, et donner ce terrain et cette maison meublée à chaque famille des États-Unis, du Canada, de l’Australie, d'Angleterre, d'Irlande, de France, de Belgique, d'Allemagne et de Russie.
"Après avoir ainsi logé chaque famille de tous ces pays, il serait resté assez de monnaie pour donner une université de dix millions de dollars et une bibliothèque de cinq millions à chaque ville de 20,000 habitants ou plus dans tous ces pays.
"Après tout cela, il resterait encore une somme qui, mise de côté et placée à cinq pour cent, produirait un intérêt annuel suffisant pour entretenir perpétuellement 125,000 professeurs et 125,000 gardes-malades à un salaire annuel de $1000 chacun."
Remarquez que toutes ces dépenses furent faites en quatre ans, agrémentées de la destruction de trente millions de vies humaines, quinze fois le nombre de travailleurs du Canada.
Lorsque l'Alberta réclame un dividende basique pour chaque citoyen de sa province, une bagatelle par rapport à cette orgie, on crie à la débauche monétaire, au renversement de l'ordre. Pas une fois pendant les quatre années de tuerie, la finance-assassin n'a dit : C'est assez, ça coûte trop cher ! La même finance gouverne l'humanité aujourd'hui. Nous sommes stupides de supporter pareille ignominie. S'il y a tant de monnaie pour détruire, pourquoi n'y a-t-il pas une fraction de cette monnaie pour édifier ? S'il y a tant de monnaie pour semer la mort, pourquoi n'y a-t-il pas une fraction de cette monnaie pour entretenir la vie ? S'il y a tant de patriotisme pour immoler à une finance aussi anti-humaine, pourquoi n'avons nous pas une parcelle de ce patriotisme pour nous débarrasser de tels vautours ?
L'ignorance mène le monde, l'ignorance nous tient dans l'esclavage, l'ignorance conduit les hommes à la boucherie, l'ignorance fait fleurir la destruction en temps de guerre, la misère en temps de paix. Il est plus que temps d'ouvrir les yeux, de dénoncer les bourreaux, les maîtres de la monnaie, de se révolter contre un ordre qui est un désordre. Les pantins de cette finance, politiciens de la haute et adorateurs des grands partis, ne méritent que mépris, plus un vigoureux coup de pied à la bonne place qui les enverra, bras dessus bras dessous avec leurs maîtres assassins, méditer sur les ruines qu'il accumulèrent, pendant que le Canada, affranchi de leur bêtise, s'épanouira sous le régime humain du Crédit Social.