Voici, d'après un ministre du culte de Montréal, les phases successives que le mouvement du Crédit Social, comme toute autre réforme, peut envisager :
"Comme tous les autres efforts tentés pour améliorer le sort des multitudes, le Crédit Social peut s'attendre à passer par différentes étapes successives :
1. L'indifférence générale.
2. Le ridicule.
3. L'opposition, se faisant rapidement violente. (C'est à cette étape qu'en est aujourd'hui le Crédit Social)
4. Le silence.
5. L'acceptation répugnante.
6. L'acceptation générale et, finalement, cordiale.
7. Après une période suffisante pour donner le temps à la multitude d'oublier, un effort habile, de la part de ceux d'où vint le plus d'opposition, pour faire croire que ce sont eux — qui furent les véritables initiateurs du mouvement."
L'Ottawa Citizen qui reproduit ces remarques, ajoute que, sans doute, pour camoufler la défaite des adversaires, les politiciens coifferont la réforme d'un autre nom inventé par les experts des départements administratifs et qui permettra aux "claqueurs" politiques d'applaudir sans avoir l'air d'être trop burlesques.
Peut-être. Mais il nous arrive parfois de croire que, pour en venir à l'introduction d'une économie nouvelle de portée beaucoup plus considérable qu'on ne l'imagine généralement il faudra d'abord ouvrir à nos patibulaires habitués actuels du Parlement, non pas le soupirail de la cave, mais le grand portail de sortie, portés sur une civière s'ils désirent, avec tous les honneurs qu'on a coutume de rendre aux momies des grands Égyptiens d'autrefois. Ils furent.