Ce deuxième numéro de la deuxième année des Cahiers du Crédit Social continue le sujet exposé dans l'article dominant du numéro de janvier : la finance internationale. Pourquoi insister ainsi sur une histoire qui n'a rien d'édifiant ? Il importe, croyons-nous, d'étudier les caractères et les mobiles qui ont imposé sournoisement au monde le système accepté trop facilement aujourd'hui comme résultat de l'expérience des siècles. Lorsqu'on connaîtra les conducteurs de l'expérience, on aura moins de respect pour leur œuvre, on reprendra mieux l'attitude d'hommes qui raisonnent et l'on s'accommodera moins de celle du chien qui lèche bassement la main qui le frappe et ne sait mordre que son compagnon de servitude.
Le prochain numéro définira ce que nous comprenons au juste par la finance internationale. Il fournira aussi des détails sur ce qui s'est fait et se fait en Alberta. Les propagandistes du Crédit Social s'entendent dire presque partout : “Mais voyez donc ce qui se passe en Alberta !" Et c'est justement ce qu'on ne sait pas assez, ce qui se passe en Alberta. Ce ne sont certainement pas les journaux de Montréal qui nous le racontent !
Les créditistes qui ont à cœur le succès de leur cause se doivent de la connaître de mieux en mieux, d'en pouvoir exposer les principes, les propositions, la philosophie, de pouvoir fournir des éclaircissements, réfuter des objections, démasquer l'ennemi. Nos bulletins sont publiés pour cela, pour leur fournir des armes. Le cahier peut même tenir lieu de discours pour l'apôtre qui ne se reconnaît pas l'art de convaincre par la parole.
Le numéro spécial de mai 1938, dont nous avons encore une réserve, résumait la doctrine en termes très simples ; nous voulions un syllabaire pour offrir au public nouveau. Les numéros ordinaires poursuivent l'étude plus détaillée de points particuliers, tout en présentant généralement un article qui condense l'ensemble et permet à l'étudiant de situer les parties.
Organe officiel de la Ligue du Crédit Social de la province de Québec, le Cahier relate mois par mois les progrès du mouvement que la Ligue a pris en main et qu'elle mène, rondement depuis septembre dernier. Nous croyons que, dans cette chronique mensuelle, nos ligueurs trouveront à la fois stimulant et encouragement. Plusieurs d'entre eux sont loin des centres et ne peuvent pas toujours assister aux assemblées des comités dont ils font partie. L'abonnement aux Cahiers leur fera venir nouvelles et instructions à domicile. On fera œuvre utile et durable en poussant l'abonnement, surtout parmi les membres enrôlés dans nos comités.
L'offre de 40 cahiers pour un dollar, par commande collective, tient toujours : chaque comité devrait s'en prévaloir pour ceux de ses membres qui reculent devant l'abonnement et pour introduire de plus en plus ces messagers dans tous les foyers de la localité. Le cahier entre sans froisser explique sans fatiguer, convainc peu à peu sans humilier. Qu'on n'ait pas peur de recommander, de presser la lecture de ces pages, écrites sans recherche, avec un grand respect pour l'intelligence de ceux qui les lisent. Nous avons toujours tenu à offrir des arguments, non pas imposer des impressions personnelles.