Chez les bonzes

le lundi, 01 janvier 1940. Dans Divers

Pas ceux de Chine ni du Japon, mais les bonzes de la Société St-Jean-Baptiste, Section St-Denis, Montréal.

À la demande d'un des membres de cette Société, M. Louis Even fut invité à donner une conférence sur le Crédit Social à une assemblée publique qui devait se tenir dans la salle paroissiale St-Denis, le 18 décembre au soir. L'assemblée fut même annoncée dans le numéro 4 de Vers Demain. Afin de répondre à l'invitation, M. Even quittait le comté de Compton une journée plus tôt.

Le 16 décembre, deux jours seulement avant la date fixée, la lettre suivante du secrétaire de la Société arrivait au bureau de Vers Demain :

Cher Monsieur,

Il me fait plaisir de vous remercier au nom de la Section St-Denis de la Société St-Jean-Baptiste, pour votre aimable coopération de lundi soir prochain.

Espérant que votre causerie portera les meilleurs fruits,

Je demeure,

Votre tout dévoué,

Guy ROBERT, Secrétaire.

Quels fruits a portés la causerie ? En arrivant de Sherbrooke le 18 décembre même, M. Even apprenait que la conférence était décommandée. Il se rendit quand même pour connaître les motifs du changement. On lui demanda s'il avait déjà parlé à des assemblées de la Société St-Jean-Baptiste. C'était bien le temps de décider si la chose convient ou non ! Puis on donna comme raison que la salle paroissiale était prise ce soir-là. Le président, le Dr Louis Roux, s'accusa d'avoir oublié de demander la salle au curé. L'aumônier s'accusa d'avoir également oublié.

Est-ce la récente causerie d'un banquier qui leur a donné la frousse jusqu'à la perte de la mémoire ? Est-ce leur façon ordinaire de considérer leurs conférenciers ? Parions qu'ils n'auraient pas oublié de retenir la salle si le conférencier eût été M. Beaudry Léman.

Ces gens-là vont sauver le pays !

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