le vendredi, 01 août 2014. Dans Banques
Les évêques suisses, dans un message daté du 1er août 2014, fête nationale du pays, expliquent quel doit être l’attitude chrétienne face à l’immigration, en cherchant «à réfléchir sur ce qui fait l'identité de la Suisse, quel est notre rapport à l'“étranger”». Le point de départ de leur réflexion la parole de Jésus: «J’étais un étranger, et vous m’avez accueilli" (Mt 25, 35).
Les évêques précisent que les étrangers à craindre, ce ne sont pas les travailleurs, mais les financiers:
«Les étrangers véritablement à craindre, dont – chose étrange – on ne parle jamais en termes de menace, sont autres! Ce sont les étrangers "invisibles", sans visage. Il est impossible de les rencontrer, et cependant ils conditionnent notre vie et menacent réellement notre vivre ensemble. Ce sont ces sociétés internationales de la finance qui court-circuitent des pans entiers du système économique par le seul transfert de richesses, sans pour autant en créer. Ce sont des organisations criminelles, qui recyclent de l'argent et mettent ainsi sous leur contrôle des entreprises et des commerces; qui transfèrent les gains issus des leurs salons de massage moyennant le marché financier.
«Les étrangers que nous rencontrons (le frontalier, la serveuse d'Europe de l'est, le transfuge nigérien…) ont un nom et un prénom, des visages, des sentiments, des rêves, des déceptions et des espoirs. Nous pouvons nous y accrocher pour mieux les connaître et cheminer avec eux. L’étranger dangereux (la société financière qui recycle de l’argent, la bande de criminels qui opprime ses propres compatriotes) est anonyme, sans visage, sans cœur, sans âme, se prévalant uniquement du gain à outrance. Avec cet étranger-là, nous ne pouvons pas discuter, nous ne pouvons pas le voir en face, instaurer un dialogue avec lui. Nous ne pouvons pas non plus nous disputer avec lui. D’autre part, il ne nous dérange pas trop, il est vrai, parce qu’il ne forme pas de queue sur l’autoroute et ne vole pas dans nos maisons. Mais il nous subjugue de façon plus pénétrante et sournoise, en nous dérobant la conscience et la culture.»