Pour ceux qui en doutent encore, voici quelques extraits du témoignage de M. Graham Towers, président de la Banque du Canada, devant le Comité parlementaire des Banques et du Commerce au printemps dernier :
Question. - Un banquier peut acheter une débenture du gouvernement en acceptant du gouvernement une obligation au montant, disons, d'un million et en inscrivant au compte du gouvernement dans la banque la somme de $1,000,000.
M. Towers. - Oui.
Question. - Tout ce que le gouvernement reçoit est une entrée créditrice dans le livre du banquier, lui donnant le droit de tirer sur la banque jusqu'au montant de $1,000,000 ?
M. Towers. - Oui.
Question. - Et, d'après la loi, tout ce que la banque est tenue d'avoir en réserve est une encaisse de 5 pour cent ?
M. Towers. - Oui. (Page 76 du rapport officiel)
Question. - Si l'émission de la monnaie est une haute prérogative du gouvernement, cette haute prérogative a été transférée du gouvernement aux banques commerciales dans la mesure de 88 pour cent ?
M. Towers. - Oui. (p 286)
Question. - Lorsque le gouvernement présente aux banques des débentures pour un montant de $1,000,000, un million de nouvelle monnaie, ou d'un équivalent à la monnaie, est créé par le fait même ?
M. Towers. - Oui.
Question. - Est-il bien vrai qu'il y a là création d'un million de dollars de nouvelle monnaie ? (Page 238)
M. Towers. - C'est exact.
Question. - Lorsque vous permettez aux banques commerciales d'émettre des dépôts bancaires, vous leur permettez virtuellement d'émettre un substitut efficace à la monnaie, n'est-ce pas ?
M. Towers. - Les dépôts bancaires sont de la monnaie réelle dans ce sens.
Question. - De fait, ce n'est pas de la monnaie proprement dite, mais plutôt des entrées comptables employées comme substitut à la monnaie ?
M. Towers. - Oui.
Question. - Alors nous autorisons les banques à émettre un substitut à la monnaie ?
M. Towers. - Oui, je crois que c'est un exposé très juste de cette fonction de la banque.