Le citoyen ordinaire, le salarié en chômage, l'entrepreneur immobilisé par manque de crédit, les administrations municipales et scolaires effarées devant l'obligation de payer 3 fois et plus le coût de production de leurs développements, les gouvernements provinciaux eux-mêmes sont unanimes à se plaindre de la camisole du crédit. Et puisque c'est la Banque du Canada qui a été instituée en 1934 par le gouvernement fédéral pour "régler le crédit et la monnaie dans le meilleur intérêt de la vie économique du pays", les 27 millions de Canadiens accusent la politique monétaire de la Banque du Canada, qui devrait être et qui est en réalité la Banque des Canadiens.
Les 27 millions de Canadiens exigent donc de leur gouvernement fédéral d'Ottawa qu'il cesse de s'empêtrer dans la politique des emplois à créer soi-disant pour régler "le problème de chômage". Il n'y a pas de problème de chômage, le chômage n'est pas un problème quand les produits ne s'écoulent pas. Le problème de l'économie actuelle, c'est un problème d'argent, un problème de crédit qui manque, qui n'est pas à la disposition de la population qui consomme et qui produit. Et seule la Banque du Canada, de par la loi et de par sa propre constitution, seule la Banque du Canada a le pouvoir de
"Régler le crédit et la monnaie dans le meilleur intérêt de la vie économique de la nation."
Et la Banque du Canada fondée depuis 1934, n'a pas encore commencé à accomplir cette fonction pour laquelle elle fut instituée. Le gouvernement fédéral d'Ottawa a donc manqué gravement à son devoir depuis 1934. Il est grand temps que le gouvernement amende sa politique de laisser la Banque du Canada continuer à violer les droits de la nation. Il est temps que le gouvernement fédéral du Canada, qui est souverain, prenne en mains la responsabilité de soumettre la Banque du Canada à la loi et aux règles de sa propre constitution.
Cela signifie que le gouvernement fédéral d'Ottawa doit lui-même décréter :
1. QUE de l'argent soit créé sans dettes, argent que personne ne devrait rembourser ni capital ni intérêts, argent créé en quantité suffisante pour que tous et chacun des Canadiens, de leur naissance à la mort, reçoivent sans conditions, un dividende mensuel de 800 $ qui leur assurerait le nécessaire, au prix où sont actuellement les produits pour vivre.
2. QUE tout ce qu'on appelle dettes et intérêts sur les dettes, supposés dûs aux banques par les divers gouvernements du pays et les corps publics, que tout cela soit immédiatement effacé, soit annulé complètement. Ainsi disparaîtront les milliards de taxes infligées aux contribuables qui ne servent pas aux services publics, mais à donner aux banques les vraies richesses du pays, qui devraient demeurer la propriété des Canadiens comme citoyens. Les taxes actuelles qui servent à payer dettes et intérêts aux banques sont un vol pur et simple. Cette escroquerie monumentale doit immédiatement disparaître, être corrigée par des lois efficaces venant du fédéral.
3. QUE, à partir de maintenant, les développements publics soient financés par des crédits nouveaux créés par la Banque du Canada, de l'argent créé exprès sans dettes pour exprimer des richesses réelles nouvelles créées par la population. De la sorte, il ne sera plus question de taxes à payer pour les développements publics.
4. QUE la Banque du Canada fasse la création d'argent à prêter sans intérêts aux entreprises et producteurs privés. Ainsi, il ne sera plus question de taux d'intérêts usuriers ni d'inflation pour les entrepreneurs.
5. QUE un escompte soit payé par la Banque du Canada sur les prix, escompte dont bénéficiera le consommateur et qui sera remboursé au marchand. C'est la disparition de toute inflation des prix. C'est au contraire les prix diminués selon les facilités de production dues au progrès moderne.
Et les 27 millions de Canadiens réclament de leurs dix gouvernements provinciaux qu'ils cessent leur politique de créer des emplois, qu'ils appliquent tout leur pouvoir à forcer le gouvernement fédéral à contraindre la Banque du Canada de remplir la fonction pour laquelle elle fut instituée en 1934, il y a 60 ans cette année.
Gilberte Côté-Mercier, directrice générale Pèlerins de saint Michel
Journal Vers Demain et "Michael" Journal Rougemont, P.Q. - Canada
1er mars 1994