Lorsque des ouvriers de Montréal, employés dans une entreprise de guerre, veulent entrer dans un syndicat catholique et qu'ils se font congédier sur ce fait par la compagnie qui les avait engagés, pourquoi faut-il que ce soit le député de Vancouver-Est, M. McInnis, qui dénonce cet abus à la Chambre des Communes ?
Il s'agit de la Montreal Construction Supply and Equipment Limited. Le député rapporte la plainte des ouvriers : travail sur des planchers recouverts d'eau dans laquelle on répand simplement de la sciure de bois ; travail sept jours par semaine, avec de nombreuses heures supplémentaires (quand il y a tant de chômeurs) ; 15 minutes seulement pour les repas ; paie en dessous du salaire fixé. Et, ajoute-t-il :
"Cette société ne permet pas à ses ouvriers de se syndiquer. On m'informe que l'un des syndicats catholiques a invité les ouvriers de cette usine à certaines de ses assemblées. Les patrons y avaient envoyé des mouchards et les hommes aperçus à l'assemblée furent congédiés le lendemain. Après l'incident, le surintendant de l'établissement, M. Lemieux, réunit les ouvriers après leur travail et les mit en garde contre le danger syndicaliste. Ces syndicats, leur a-t-il dit, sont composés d'escrocs et de voleurs." (Hansard, p. 1528).
Pourquoi est-ce lui, M. McInnis, qui s'intéresse à nos ouvriers montréalais ? Nos députés, à nous, sont-ils trop catholiques — ou trop rouges — pour tancer pareille oppression ?