Pensions à 60 ans

le mardi, 01 avril 1941. Dans Autres

Sans beaucoup de détails, malheureusement, les dépêches nous apprennent que le maréchal Pétain vient d'annoncer aux Français une pension de vieillesse pour les travailleurs à 60 ou 65 ans, sans doute d'après des catégories.

La république des francs-maçons, même le Front Populaire, n'a rien fait de pareil avec toute sa parlotte et les nombreuses équipes qui se sont succédé au pouvoir.

Comment, dans une France ruinée, peut-on en venir à une pension de vieillesse ? C'est que, si l'on considère la production et non l'argent comme véritable richesse, il existe une immense capacité productive même en France. Le maréchal nous dit, en effet, que cette mesure aura pour effet de diminuer le nombre des chômeurs. Voilà un raisonnement intéressant à mettre sous le nez de ceux qui prétendent qu'un dividende engendrerait la paresse. Le chef de l'État français juge qu'un dividende, même restreint, diminuera le chômage.

Mais où va-t-il prendre l'argent ? Les dépêches ne le disent pas. Tout de même, dans sa fameuse allocution du 23 décembre dernier, le maréchal ne déclarait-il pas que l'argent, à l'intérieur du pays, doit être au service de l'écoulement de la production et en rapport avec le montant des produits ?

Chez nous, où la richesse déborde, où les produits s'entassent, où le chômage abonde, on ne trouve moyen de payer la pension de vieillesse qu'à 70 ans, et parcimonieusement, après une enquête éliminatrice minutieuse. On est les fervents adorateurs de l'argent rare, et ce ne sont pas les valets actuels de Québec qui vont porter atteinte à ce culte-là.

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