La philosophie créditiste fait son chemin. Voici qu'elle menace de "convertir" même les plus conservateurs des économistes dits orthodoxes. La guerre aura au moins eu l'avantage de prouver l'absurdité de restrictions artificielles imposées par la rareté de l'argent. Elle aura aussi servi à sortir les démocraties de leur sommeil, à les convaincre de l'urgence de rendre le monde vivable dans leurs secteurs de la planète si elles ne veulent pas que leurs citoyens se tournent vers d'autres idéaux.
Voici justement ce qu'écrit M. Geoffrey Crowther, un des principaux rédacteurs de "The Economist" de Londres :
"Notre devoir est d'augmenter la vigueur de la démocratie, en lui conférant autant de dynamisme d'action et des réalisations économiques aussi attrayantes que les doctrines basées sur la violence.
« On peut commencer par tirer avantage de notre mode de vie comparé à celui des pays totalitaires. Faire ressortir la différence entre un État au service des citoyens (conception démocratique) et des individus au service de l'État (conception totalitaire).
"Le citoyen d'une démocratie devrait se voir garantir, non seulement ses libertés politiques, mais aussi le minimum économique sans lequel la poursuite de la félicité est une phrase creuse. Avec cette conception d'une loi des droits humains, l'individu serait assuré, par le seul fait de sa citoyenneté, d'un certain minimum de nourriture, de vêtement et de logement". (New York Times Magazine, 20 octobre.)
Il ne reste plus qu'à se rallier au dividende national des créditistes.