Un nouvel abonné, bien placé et bien intentionné, nous écrit :
"Je crois que M. Duplessis se laisse actuellement convaincre de l'urgence du Crédit Social ; et que son attitude favorable lui assurera la victoire et le respect des banques qui, comme en France hier, font actuellement pirouetter les administrations à leur guise."
Que les banques fassent pirouetter les administrations à leur guise, nous ne le nions pas. C'est un peu ce qu'indique la gravure de notre artiste en première page du présent numéro.
Qu'un homme avec le Crédit Social dans son programme inspire le respect aux banques, voilà ce que l'histoire de l'Alberta dément absolument. Le Crédit Social n'inspire aux banques que dépit, haine et rage.
Que Duplessis se laisse actuellement convaincre de l'urgence du Crédit Social et que cette attitude lui assure la victoire aux prochaines élections, voilà qui est pour le moins piquant. Il y a quelques années, M. Duplessis se laissa aussi convaincre de l'urgence de brandir le programme de l'Action Libérale pour obtenir le pouvoir. Il l'obtint, et qu'a-t-il changé sinon les bénéficiaires du patronage ? Dieu merci, le Crédit Social ne pivote pas sur une campagne électorale, mais sur l'éducation du public, et les créditistes de la province de Québec ne sont pas des naïfs. Ils ne mettront pas le vin nouveau dans des outres vieilles. L'heure des renards est finie quand il n'y a plus de boucs pour leur servir d'échelle.
Notre nouvel abonné, que nous remercions de son information, ne tardera pas à saisir le point.