Ce qui intéresse un malade, c'est le retour à la santé, quel que soit le nom qu'on donne à la forme de traitement qui le soulage et le guérit.
Plusieurs esprits allient inconsciemment le mot Chiropratique avec d'autres qui suggèrent l'idée d'hypnotisme ou de charlatanisme. La vérité est pourtant tout autre. La chiropratique est une science, et une science bien humaine et conforme à ce que nous savons de la structure et du fonctionnement du corps humain.
L'opposition que des corps médicaux peuvent faire à l'exercice de la chiropratique n'y change rien. D'ailleurs, la chiropratique ne vient pas en conflit avec la médecine telle que comprise ordinairement, elle la complète seulement.
Le chiropraticien ne pratique pas de chirurgie ni de médicamentation chimique poussée. Il laisse cela aux médecins. Le chiropraticien s'intéresse plutôt à ramener à la normale ce qui s'en est écarté. La suppression d'une glande, d'un organe, par le chirurgien peut empêcher des développements mortels, elle ne ramène certainement pas à la normale. Et lorsque le malade en est venu à cette nécessité, ce n'est plus du ressort du chiropraticien.
Si le corps humain est sorti d'une seule cellule, il est composé, une fois développé, d'un nombre incalculable de cellules spécialisées, groupées en tissus, les tissus en organes, les organes en systèmes. Organes et systèmes ont des fonctions à accomplir.
Si les lois de la physique et de la chimie opèrent dans toutes les parties du corps humain, comme partout où il y a matière, il faut tout de même une coordination générale, une harmonie dans l'ensemble, comme partout où il y a vie, et il faut une force motrice transmise à tous les points où s'opèrent dans le corps ces phénomènes bio-chimiques qui entretiennent la croissance et réparent les usures.
Dans une grande installation manufacturière, vous avez des machines diverses, spécialisées pour les différentes fonctions. Mais quand bien même ces machines seraient alimentées de matériel, si la force motrice fait défaut, ou si elle est faible, vous aurez une production nulle ou diminuée.
Si la force motrice est l'énergie électrique, elle est conduite aux différents points d'opération par des fils. Les fils conducteurs dans une installation complexe forment un véritable réseau, mais le tout ordonné, chaque fil conduisant l'énergie exactement à la place voulue. Si des fils sont brisés, si d'autres sont de diamètre trop petit pour la charge à transmettre, si d'autres sont mal isolés, et quoi encore ! il y aura immédiatement dérangement, arrêt quelque part. Il sera bien inutile de s'en prendre à la machine au bout du fil si on laisse le fil en mauvais ordre.
Il n'en va pas autrement dans le corps humain. L'énergie, l'influx nerveux qui anime les différents organes et leur permet d'accomplir leurs fonctions normales, est transmis par le réseau nerveux. Celui-ci part du cerveau, descend par la mœlle épinière dans la colonne vertébrale et, entre chaque vertèbre, émet des branches qui s'en vont animer les organes, les cellules et coordonner les opérateurs de l'assimilation, de l'épuration, de l'élimination, de la multiplication cellulaire.
Si des déviations, des déformations de la colonne vertébrale contractent des faisceaux nerveux, diminuent l'influx nerveux, les cellules, les organes qui reçoivent ou doivent recevoir cet influx nerveux n'accompliront pas leur travail normalement. Recourir à des médicaments, à des fébrifuges, etc., c'est s'en prendre aux effets, pas à la cause. Le chiropraticien remonte à la cause, redresse ce qui est défectueux et donne les directives pour éviter le retour du désordre.
C'est un exemple entre cent. D'ailleurs, ce sont les résultats durables qui comptent. Et si la chiropratique, connue et pratiquée autrefois, fut une science disparue pendant quelques siècles, elle revient en usage, fortifiée de toutes les connaissances modernes sur le corps humain et les fonctions appropriées des différentes parties du corps humain.
Presque tous les pays ont accordé des lois reconnaissant légalement et publiquement la valeur curative et scientifique de la chiropratique.
Quarante-trois états sur quarante-huit aux États-Unis, l'Allemagne, l'Italie, le Danemark, la Suisse, la Nouvelle-Zélande, l'Australie, l'Afrique du Sud, la Chine, le Japon, la Russie et d'autres utilisent ses services.
Plus de 200 compagnies d'assurance reconnaissent les services du chiropraticien.
Plusieurs familles royales, telles celles d'Italie, d'Espagne, de Grande-Bretagne, du Danemark et de la Grèce, patronisent les chiropraticiens.
Plusieurs millionnaires recourent aux services du chiropraticien. Entre autres, John D. Rockefeller, père, qui mourut à l'âge de 98 ans, avait un chiropraticien durant les sept dernières années de sa vie.
Les plus grandes équipes sportives américaines et européennes s'assurent les services d'un chiropraticien.
Si la chiropratique est bonne pour ceux qui tiennent à leur santé et savent y mettre les dépenses, pourquoi ne serait-elle pas placée à la portée du public ?
Au Canada, cinq provinces ont admis légalement la chiropratique : l'Ontario, la Colombie-anglaise, l'Alberta, la Saskatchewan, la Nouvelle-Écosse.
Là où il y a opposition, il serait bon de savoir si l'opposition est basée sur la protection de la santé du public ou sur la protection d'une source de revenus pour les opposants.
Henri-Charles TÉTREAULT, D. C.