Que ce récit du sacrifice pour sauver les Saintes Espèces, de l’honorable Paul Comtois, ex-Lieutenant-Gouverneur du Québec, contribue à redonner la foi en la Présence réelle de Jésus dans la Sainte Eucharistie, à nos Ministres et députés actuels.
Lors du décès de l’honorable Onésime Gagnon, monsieur Paul Comtois fut choisi pour le remplacer comme Lieutenant-Gouverneur de Québec.
Monsieur Comtois était reconnu comme une personnalité des plus attachantes et sociales avec une exquise courtoisie à la française et, par dessus cela, comme véritable catholique et pratiquant fervent de la Sainte Eglise.
Aux petites heures du 21 février (1966), lorsque le feu éclata dans le vieux Manoir du Bois de Coulonge, madame Comtois était au lit. Il y avait aussi des visiteurs dans le Château Manoir: 10 occupants en tout. Monsieur Comtois, 70 ans, fut le premier à réagir. Il emmena son épouse à l’extérieur. Par la suite, il mit personnellement sa fille Mireille ainsi que tous les autres occupants en sécurité. Alors, comme sa fille Mireille voulait retourner à l’intérieur, il lui ordonna fermement de rester dehors. Il retourna lui-même à sa chapelle privée pour sauver les Saintes Espèces.
En dépit du progrès de la fumée intense et de la chaleur et dans l’obscurité la plus totale, il réussit à se saisir du ciboire contenant l’Eucharistie. Dans les secondes qui suivirent, s’apprêtant à redescendre, l’escalier s’écroula et il fut brûlé vif dans cette fournaise infernale. C’était en accomplissant un acte sublime de foi, qui était une magnifique réponse à l’encyclique récente du pape Paul VI «Mysterium Fidei», qu’un homme exposait ainsi sa vie, prouvant sa foi en la présence réelle dans l’Eucharistie, au point de devenir martyr de Jésus-Hostie.
La nouvelle a été annoncée le lundi matin, 22 février par CBC, le réseau national des communications.
Souhaitons que, par cette expression de foi vive, la Province de Québec mérite cette grâce de retrouver la foi en la Présence Réelle de Jésus dans la Sainte Eucharistie, en Jésus demeurant véritablement présent dans le tabernacle jusqu’à la fin des temps.
Dans le bulletin d’informations religieuses des Forces Armées du Canada, à Cold Lake, Alberta, le Père Frank Micallef reprit les principaux points de l’article du Père Laplante. Cet article a attiré l’attention du journaliste Larry Henderson. M. Henderson demanda une enquête. Cette enquête fut confiée à un journaliste fort expérimenté, Myles O’Farrell, qui la publia dans le Catholic Register du 2 mars 1974.
Selon l’enquête de Myles O’Farrell, il en ressort que Paul Comtois a réussi à sauver le ciboire contenant les Saintes Espèces, lequel fut retrouvé intact sous son corps.
C’est le Lieutenant-Colonel J.P. Martin, aide- de-camp du Lieutenant-Gouverneur, qui lui rapporta que l’édifice s’enflamma comme une boîte d’allumettes. Ce fut incroyable de voir à quelle vitesse les flammes envahirent complètement la résidence. La chaleur des flammes crépitantes était en vif contraste avec le froid sibérien de moins de 25 degrés. En cette température extrêmement glaciale, les pompiers ne pouvaient approcher à plus de cent pieds du brasier. Cependant Paul Comtois, lui, s’approcha.
Il n’y a aucun doute aujourd’hui, que le 21 février 1966, Paul Comtois, 70 ans, 21e Lieutenant-Gouverneur de la province de Québec, mourut brûlé en essayant de sauver la Sainte Eucharistie, du Château Bois de Coulonge en proie des flammes.
Le Cardinal Maurice Roy, archevêque de Québec et Primat de l’Eglise du Canada, en lui rendant hommage, dit: «Monsieur Comtois, comme chrétien, donne à tous un exemple de sagesse et bonté, d’humilité et de foi rayonnante.»
A part cet hommage, le sacrifice héroïque de Paul Comtois est demeuré ignoré.
Toutefois, il est maintenant absolument clair, à partir des témoignages de témoins oculaires, qu’au lieu de sauver sa peau comme il aurait pu le faire, Paul Comtois, tel un capitaine d’un navire en détresse, a refusé de quitter l’édifice en flammes tant et aussi longtemps que sa famille, ses invités et son personnel ne fussent en sécurité.
Alors, dans un effort désespéré pour remplir sa dernière obligation afin de sauver la Sainte Eucharistie de la chapelle familiale en flammes, il y trouva la mort. Le Ciboire, vase sacré contenant l’Eucharistie, fut retrouvé intact sous son corps calciné, comme preuve de sa dernière volonté.
Mireille, sa fille, nous raconte: «Comme je courais dans le Manoir en flammes, j’aperçus mon père, dans la chapelle. Comme je m’apprêtais à aller vers lui, il m’ordonna fermement de sauter à la première fenêtre, ce que je fis, me demandant pourquoi il ne faisait pas de même. La dernière image que j’ai de lui, je le vois encore sous la lampe du sanctuaire dans son pyjama, portant au cou le chapelet, souvenir de son père, qu’il récitait tous les soirs et qu’il portait pour dormir.»
Mireille continue: «Mon père se rendait à la chapelle tous les soirs pour ses prières. Sa mère était une McCaffrey d’Irlande. Même si papa était très dévot, il craignait la mort. Un jour il me dit comment ce ne fut pas chose facile d’obtenir du Cardinal la permission de conserver en permanence le Saint Sacrement dans la chapelle. Lorsqu’il en reçut la permission, c’était à la condition expresse qu’il se tienne personnellement responsable de la sécurité et du soin respectueux qui lui est dû. Et mon père était un homme qui assumait ses obligations à tout prix...
On m’a rapporté que lorsqu’on l’a retrouvé, son corps était horriblement brûlé et que ses bras n’étaient pas intacts même si papa était de forte constitution, c’est sous lui que l’on a retrouvé le Ciboire contenant Jésus-Hostie. Son corps l’avait sauvé des flammes ... Je le revois encore sous la lampe du sanctuaire»...
Bruno Turpin, un pompier de la ville de Québec, fut parmi les premiers à localiser le corps de monsieur Comtois. Il rapporta: «On l’a trouvé face au sol, son corps terriblement brûlé... le Ciboire contenant les Hosties sous lui, ses bras tellement calcinés qu’ils étaient détachés de son corps.»
Marc Stearns, un industriel de Québec et invité du Lieutenant-Gouverneur, y avait passé la nuit. Voici ce qu’il nous rapporte: «J’ai sauté du deuxième balcon, me blessant au dos et j’ai dû être hospitalisé pour quelque temps. Notre couple était très ami de la famille Comtois; nous nous visitions régulièrement. J’étais un ami intime et admirateur de Paul Comtois. C’était une personne très sincère, très préoccupée par les problèmes de l’humanité... Sa foi religieuse si profonde, qui m’a tellement impressionné, fut sans aucun doute l’instrument de ma conversion à la foi catholique peu de temps après sa mort, connaissant son attachement fervent au Saint Sacrement... Je n’ai aucun doute que Paul Comtois a fait tout en son pouvoir pour sauver la Sainte Eucharistie du feu.»
Le Père Gaudoise Labrecque, des Pères du Saint-Sacrement, fut durant plusieurs années le chapelain de la résidence du Lieutenant-Gouverneur. Pour lui, monsieur Comtois était un homme de compassion, d’une foi profonde et d’une grande dévotion. «Il fut toujours préoccupé, dit-il, des problèmes sociaux; il se dépensait avec énergie pour leur trouver des solutions et il leur apporta effectivement une grande contribution.»
Extraits tirés de la brochure «Je suis la Voie, la Vérité et la Vie», éditée par Jean-Claude Bleau, 15 rue Pierre Boucher, Boucherville, QC, J4B 5A5
Il récitait son chapeletIl y a plus de cent ans, un étudiant d’université, qui effectuait un voyage en train, s’est retrouvé aux côtés d’un homme à l’apparence d’un paysan fortuné. Celui-ci priait en égrenant son chapelet. «Monsieur, de dire l’étudiant au vieil homme, croyez-vous encore à ces choses vieillottes?» «Oui, de répondre l’homme, certainement. Et vous?» L’étudiant éclata de rire et reprit: «Je ne crois pas à ces choses idiotes. Suivez mon conseil. Jetez votre chapelet par cette fenêtre, et apprenez ce que la science en dit.» «La science? Je ne comprends pas cette science. Peut-être pouvez-vous me l’expliquer?», répondit l’homme avec humilité, les larmes aux yeux. L’étudiant vit que son compagnon de voyage était profondément ému. Pour éviter de heurter davantage ses sentiments, il lui demanda: «S’il vous plait, donnez-moi votre adresse et je vous ferai parvenir de la documentation pour vous aider à ce sujet.» L’homme glissa la main dans la poche intérieure de son manteau et en retira une carte de visite qu’il tendit à l’étudiant. Jetant un coup d’oeil sur celle-ci, le jeune homme baissa la tête, honteux, et devint silencieux. Sur la carte, on pouvait lire: Louis Pasteur, Directeur, Institut de Recherches Scientifiques, Paris. |